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Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
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Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Salon avec six magnifiques fauteuils club victoriens. Une table basse au centre.
A la porte le majordome demande à Rolite
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
A la porte le majordome demande à Rolite
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
Dernière édition par william1941 le Sam 5 Sep 2020 - 0:09, édité 1 fois
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
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william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Je me suis permis de m'amuser
Salon avec six magnifiques fauteuils club victoriens. Une table basse au centre. A la porte le majordome demande à Rolite
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
Salon avec six magnifiques fauteuils club victoriens. Une table basse au centre. A la porte le majordome demande à Rolite
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
Invité- Invité
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
C'est exactement comme avec Jesus: J'ai le miracle mais pas la recette!Octave a écrit:Je me suis permis de m'amuser
Salon avec six magnifiques fauteuils club victoriens. Une table basse au centre. A la porte le majordome demande à Rolite
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
C'est breveté?
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Tu fais glisser l'image de Brase d'Anjou sur le bureau.
Tu écris la partie du texte avant image (moi j'ai fait copier-coller)
Tu insères l'image
Et sous l'image tu écris le restant du texte.(copier-coller pour moi)
Tu écris la partie du texte avant image (moi j'ai fait copier-coller)
Tu insères l'image
Et sous l'image tu écris le restant du texte.(copier-coller pour moi)
Invité- Invité
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Le seul problème c'est que Brase d'Anjou publie l'image après que tu aies publié ton texte.
Invité- Invité
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
J'ai réussi avec le 5!Octave a écrit:Le seul problème c'est que Brase d'Anjou publie l'image après que tu aies publié ton texte.
Je l'ai édité et j'ai inséré l'image de brase.
Je les ai toutes sauvegardées!
Je vais toutes les passer.
Merci!!
Un seul truc: Est-ce qu'on peut supprimer le "cliquer ici pour agrandir l'image?
Je sais, j'abuse. mais que serait la vie si l'on n'abusait pas des bonnes choseset notamment des bons conseils?
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Salon avec six magnifiques fauteuils club victoriens. Une table basse au centre. A la porte le majordome demande à Rolite
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
« Is that ok Sir ?
- Perfect. Thank you John »
Nous entrons, Rolite se dirige vers un des fauteuils et s’asseoit avec difficulté. Le garçon a apporté un sorte de porte parapluie et y range les cannes.
Ils nous laissent seul.
Pas longtemps. André apparaît à la porte :
« Entrez, André, entrez. »
André s’exécute.
Rolite se tourne vers moi.
« Vous fumez je crois ? La pipe ?
Holà
D’où sort-il ça ?
Je ne lui pose pas la question.
- Vous pouvez fumer si vous le souhaitez. Je fume moi-même. J’ai adopté la pipe en rééducation. Cela me permettait de savoir que j’avais toujours mes deux mains. Finalement, j’y ai pris goût. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est sans doute son but.
« - André, apportez-moi ma vieille Dunhill et demandez à John d’apporter les tabacs.
J’espère que vous en avez une sur vous. Nous serons plus à l’aise avec nos pipes pour discuter. »
Je suis toujours sans voix.
Cet homme m’intrigue et je commence à le trouver sympathique.
Est-il vraiment le grand monsieur qu’il semble être ? Attention.
Un peu gêné, je sors Totoche de ma poche.
Rolite la regarde et dit : « Ce n’est pas une pipe de cinéma. Elle a vécu.
- Elle me suis partout. C’est… mon André »
Il me regarde. Sourit avec malice.
Pourquoi ai-je l’impression que Totoche sourit aussi ?
Sur ce, un garçon arrive avec une table à roulette sur laquelle il y a une bonne dizaine de pots en verre avec du tabac. Un petit morceau de cuivre est collé sur chaque pot. Un simple numéro : 1, 2 ,3, 4….
« Personnellement, j’utilise le 6.
Mais vous pouvez fumer votre tabac si vous préférez.
L’occasion est trop belle.
- Je vais essayer le vôtre si vous permettez. »
Il regarde le garçon :
« - Demandez à John de faire apporter mon cocktail.
Que prendrez-vous ?
- Un tonic
André disparait
- Méfiant ?
- Prudent.
Il me regarde. Toujours ce sourire.
Et sur un ton approbateur
- C’est bien. C’est très bien. »
Même Totoche se demande à quoi on joue.
André revient avec la pipe dans une bourse en cuir.
Il la pose sur la table et repart.
Rolite la sort de la bourse. Je n’y connais rien en Dunhill. Mais celle-là, je ne risque pas de me payer la même.
Sablée, droite, noire, le haut du fourneau rongé.
Si Totoche a vécu, elle, elle a survécu.
Je dis : « Elle a vécu aussi.
Il me répond en anglais.
- It‘s a long story together. In a way she saved my life.»
Je note le ‘she’. Et toujours se sourire voilé un peu triste.
Il me fait signe de me servir.
Je n’ose pas dire que je bourre ma pipe.
Je l’emplis soigneusement.
Il fait de même.
Je mets la main à la poche de ma veste pour prendre ma blague
Il me montre une petite étagère sous les tabacs.
Il y a plusieurs boîtes d’allumettes et des tasse-braise.
Nous prenons chacun une boîte et allumons nos pipes.
Petit coup de tasse braise.
Il repose boîte d’allumette et tasse-braise sur la table.
Je l’imite.
Totoche me dit qu’elle ne connaît pas, mais que c’est fichtrement bon !
J’approuve vigoureusement.
Nos boissons arrivent.
Il montre la table avec les pots de tabac au garçon :
«Emmenez-ça et fermez la porte.
- Yes Sir »
Nous voilà seuls.
Je le regarde en essayant d’être impassible. Lui l’est.
« Je vous ai dit que ma mère était Française. J’ai donc les deux nationalités.
Cela me permet des facilités de déplacement.
Au fil des années je me suis trouvé, par mes activités et ma position sociale, en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays.
Je l’ai fait et je continu à le faire chaque fois que leurs intérêts convergent et que l’on me sollicite.
Et, je vous demande de me croire, uniquement dans ces cas-là.
C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui. »
Vous verriez la tête de Totoche.
Et la mienne !
Le tabac est bon. Le tonic d’excellente qualité.
Moi ? Dans les choux !
Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe.
Je reste méfiant. Je ne dévoile rien de ce que je sais.
« Je ne vois pas en quoi l’achat de matériel par une entreprise française pour ces activités en Iraq se situerait à une convergence d’intérêts entre la France et les Etats-Unis.
Il s’apprête à me répondre. On frappe discrètement à la porte.
« Your guests are here Sir.
J’aperçois deux silhouettes dans le couloir.
- Entrez, je vous en prie
Pardonnez-moi de rester assis. »
Je me lève et là, oui, suis complètement sidéré.
De Lavière est là !!
Avec Jo !!!!
De Lavière me tends la main le premier : « Bonjour monsieur Fortrain ».
Jo me fait un grand sourire et dit simplement : « Tu vas bien ? ».
Je ne répnds pas. Je suis toujours furieux contre elle.
Rolite ? Il tire paisiblement sur sa pipe.
Il demande: « Un apéritif avant le déjeuner ? »
Tous deux acceptent
Il se penche vers la table basse et passe une main sous le plateau.
Un instant plus tard on frappe.
« Come in »
Un garçon se présente à la porte.
Ils optent pour un martini-gin.
Le garçon repart.
Lui ? Il tire sur sa Dunhill.
Un silence s’installe, perturbé uniquement par l’arrivée des martini-gin.
La porte refermée, il nous regarde et dit simplement :
« So…. ?
Jo et de Lavière échangent un regard.
Jo se lance : « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je ne te demande pas de m’excuser mais de comprendre que j’ai agi sur ordre. »
De Lavière prend le relais. « Jocelyne et moi appartenons tous les deux aux renseignements militaires. Armée de l’air pour moi, je vous l’ai déjà dit, armée de terre pour Jocelyne Dans cette affaire nos services travaillent conjointement. »
Rolite continue à tirer sur sa pipe.
Moi je continue à ne pas savoir où j’habite.
Totoche non plus d’ailleurs.
Il me regarde : « Vous vous demandez sans doute ce que je viens faire dans tout cela ?
C’est très simple. Le country club reçoit nombre d’invités. Il se trouve qu’un tournoi de golf à lieu pendant le week-end. Tous deux font partie des joueurs invités par le club.
Leur présence est donc totalement anodine.
Cette réunion ? une simple rencontre entre un membre, disons… éminent, du country-club avec des participants français et un parent.
Monsieur Fortrain, je dois vous dire que, pour tout le monde ici, vous êtes un lointain cousin de France, de passage à Indianapolis, qui me rend une courte visite. Quoi de plus naturel que d’avoir trois compatriotes à déjeuner - tout le monde ici sait que je suis aussi Français. »
Je commence à comprendre le ‘’ Au fil des années je me suis trouvé par mes activités en mesure de rendre des services aux autorités de mes deux pays’’ et le ‘’ C’est une de ces circonstances qui nous réunit aujourd’hui.’’
Donc y a quelque chose sur le grill qui me concerne. Mais je ne vois toujours pas quoi.
Je convoque Totoche. Elle a failli s’éteindre. Lui rendre du tonus me donne une contenance. Me permet de réfléchir en les regardant.
Ils ressemblent à des poules qui ont trouvé un couteau.
Ou à des serpents qui cherchent à hypnotiser un lapin.
Ça change tout le temps dans ma tête.
Je me dis que je vais attendre et voir venir.
Finalement moi aussi je lâche :
« And then… ? »
Rolite me fait son sourire de vieux parent bienveillant.
« Je vais laisser nos golfeurs vous expliquer la nouvelle situation.»
La nouvelle situation ? Nouvelle ?
Je tourne le ‘’nouvelle’’ dans ma cervelle qui commence à lâcher prise.
Je récupère un peu de temps en m’occupant à nouveau de Totoche.
Quelques bouffées regard bas et concentré. Ce tabac est excellent.
Je lève la tête et regarde les golfeurs.
Invité- Invité
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Pour ça il faut diminuer la taille de l'image. Je l'ai réduite avec Microsoft Office Manager (wind 10) à 338x336 pixels.
Invité- Invité
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Pour des miracles supplémentaires, voir avec mon père,moi je vais voir si la mer veut bien se retirer. J'ai envie d'aller de l'autre côté.
Invité- Invité
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
merci Octave pour tes miracles
Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Date d'inscription : 22/05/2020
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Localisation : Campagne angevine à l'ouest d'Angers
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Il n'y a qu'un r à mèreOctave a écrit:Pour des miracles supplémentaires, voir avec mon père,moi je vais voir si la mer veut bien se retirer. J'ai envie d'aller de l'autre côté.
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Date d'inscription : 03/04/2020
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Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Octave a écrit:Pour des miracles supplémentaires, voir avec mon père,moi je vais voir si la mer veut bien se retirer. J'ai envie d'aller de l'autre côté.
william1941- Poète, barde, troubadour...
- Messages : 6637
Date d'inscription : 03/04/2020
Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Je suis retourné à Samara 15 Illustration Brase d'Anjou
Ben quoi, si Moïse y est parvenu, pour moi c'est de la routine.
Invité- Invité
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