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Dieu et la pipe
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Re: Dieu et la pipe
Mon Père pardonnez-moi, j'ai pas pu m'empêcher.
J’ai perdu ma pipe. Je suis malheureux
Ne sachant quoi faire, j’ai pensé à Dieu.
Monsieur le curé aidez-moi -s-un peu
A trouver ma pipe pour l’amour de Dieu.
Le curé de chez moi, petit saint besogneux
M’a dit qu’il ne croit pas qu’elle intéresse Dieu
Qu’est-c’qu’il en sait le bougre et qui donc lui a dit
Qu’y a pas de pipe en paradis...
Qu’y a pas de pipe en paradis.
J’ai perdu ma pipe. Je suis malheureux
Ne sachant quoi faire, j’ai pensé à Dieu.
Monsieur le curé aidez-moi -s-un peu
A trouver ma pipe pour l’amour de Dieu.
Le curé de chez moi, petit saint besogneux
M’a dit qu’il ne croit pas qu’elle intéresse Dieu
Qu’est-c’qu’il en sait le bougre et qui donc lui a dit
Qu’y a pas de pipe en paradis...
Qu’y a pas de pipe en paradis.
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: Dieu et la pipe
Bien sûr que si, qu'il y a des pipes en Paradis!
Puisque Dieu lui-même fume la pipe.
Remonte un peu au tout début du fil, mon fils, et tu verras.
Allez vaï, je t'absous.
Puisque Dieu lui-même fume la pipe.
Remonte un peu au tout début du fil, mon fils, et tu verras.
Allez vaï, je t'absous.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
Ouf! Je vais mieux dormir!Jaufré Cantolys a écrit:Bien sûr que si, qu'il y a des pipes en Paradis!
Puisque Dieu lui-même fume la pipe.
Remonte un peu au tout début du fil, mon fils, et tu verras.
Allez vaï, je t'absous.
Moi je ne doute pas que Dieu fume la pipe: C'est jaufré qui me l'a dit.
Mais le curé de chez moi, qui avait dû passer par le même séminaire que celui de Georges, a manifesté des doutes.
Alors pour me rassurer j'ai fais appel à son ombre tutélaire qui veille certainement, de là où il se trouve, sur tous ceux qui l'aiment ici-bas (Et ça doit lui faire du boulot parce que: Y a du monde!)
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: Dieu et la pipe
La parabole des trois fumeurs.
Il y avait longtemps que le Père Cantolys ne vous avait pas gratifié d’un bon sermon dominical. Voici donc l'Evangile du jour, que je vous invite à méditer en allumant une bonne pipe:
Lecture:
29 Un pharisien demandait à Jésus: «Qui est mon prochain?»
30 Jésus lui répondit: «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à moitié mort.
31 Un fumeur de cigarette qui descendait par le même chemin vit cet homme et passa outre.
32 De même un fumeur de cigare arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance.
33 Un fumeur de pipe samaritain arriva près de lui et fut rempli de compassion.
34 Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
35 Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et dit: 'Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.' »
36 Jésus demanda : « Lequel de ces trois hommes te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? »
37 «C'est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le pharisien. Jésus lui dit : «Va et agis de même.»
(Evangile selon Jaufré, Chapitre 10, versets 29 à 37)
Sermon
Mes biens chers frères, mes bien chères sœurs.
Quand Jésus répond à une question, il répond toujours à côté. Le propre du sage est de répondre, non à la question posée par la bouche, mais à celle posée par le coeur. Question du pharisien : « Qui est mon prochain ? » Question est oiseuse s’il en est ! Le commandement de Dieu est d’aimer notre prochain. Or pendant qu’on se demande « qui est notre prochain », on n’agit pas. La métaphysique est la ruse des paresseux. Voyez donc Hamlet : son père ne lui demandait qu’une chose : le venger. C’était simple (du moins à comprendre). A force de tourner la question dans tous les sens, Hamlet en vient à l’interrogation ultime : « Etre ou ne pas être ? Telle est la question. » Non, justement, telle n’était pas la question ! La vraie question, celle que lui posait son coeur, était plutôt : « Qu’attends-tu, espèce de lâche, pour venger ton père ? » Tel est notre pharisien. Philosopher sur la notion de « prochain » (chose facile) le dispense de l’aimer (chose difficile). L’humoriste Marc Twain disait : « Les passages dans la Bible que je trouve les plus difficiles, ce ne sont pas ceux que je ne comprends pas : ce sont ceux que je comprends ». Dans la même veine, Marcel Pagnol disait : « il est plus facile d’extraire une racine carrée qu’une racine de pomme de terre » . Réfléchir est toujours plus facile qu’agir - surtout quand il s'agit de faire le Bien.
Aussi Jésus, par sa parabole des fumeurs, inverse-t-il la question du pharisien. A la fin de l’histoire, il ne demande pas au pharisien : « Qui a été le prochain du fumeur de pipe ? » (ce qui eût été répondre à sa question) mais : « Qui a été le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? » Ce qui définit le prochain, c’est toi. C’est ton action qui décide de qui sera ton prochain. Ton prochain, c’est celui que tu aimeras. Ta décision de l’aimer ne dépend pas de son essence. Au contraire, c’est ton amour pour lui qui détermine son essence - qui fait de lui ton prochain. Telle est la première leçon de Jésus.
La deuxième leçon, c’est que le fumeur de cigarette et le fumeur de cigare ont passé leur chemin. Seul le fumeur de pipe a su voir en l’homme blessé son prochain. Le fumeur de cigarette incarne l’homme pressé, dont les relations à l’autre restent rapides et superficielles. Le fumeur de cigare symbolise l’homme de pouvoir, dont la relation à l’autre est purement utilitaire. Le fumeur de pipe, quant-à-lui, représente l’homme contemplatif, qui prend son temps, qui place sa relation à l’autre dans une perspective d’ouverture, de curiosité, d’échange et de réciprocité.
Ainsi donc, fumez votre pipe, frères et soeurs ! Bourrez-là bien à raz-bord. A la question « Qui est mon prochain ?» la bonne réponse ne serait-elle pas finalement celle-ci : « Mon prochain, c’est celui avec qui je fume la pipe » ?
Amen.
Il y avait longtemps que le Père Cantolys ne vous avait pas gratifié d’un bon sermon dominical. Voici donc l'Evangile du jour, que je vous invite à méditer en allumant une bonne pipe:
Lecture:
29 Un pharisien demandait à Jésus: «Qui est mon prochain?»
30 Jésus lui répondit: «Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à moitié mort.
31 Un fumeur de cigarette qui descendait par le même chemin vit cet homme et passa outre.
32 De même un fumeur de cigare arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance.
33 Un fumeur de pipe samaritain arriva près de lui et fut rempli de compassion.
34 Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
35 Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et dit: 'Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.' »
36 Jésus demanda : « Lequel de ces trois hommes te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? »
37 «C'est celui qui a agi avec bonté envers lui», répondit le pharisien. Jésus lui dit : «Va et agis de même.»
(Evangile selon Jaufré, Chapitre 10, versets 29 à 37)
Sermon
Mes biens chers frères, mes bien chères sœurs.
Quand Jésus répond à une question, il répond toujours à côté. Le propre du sage est de répondre, non à la question posée par la bouche, mais à celle posée par le coeur. Question du pharisien : « Qui est mon prochain ? » Question est oiseuse s’il en est ! Le commandement de Dieu est d’aimer notre prochain. Or pendant qu’on se demande « qui est notre prochain », on n’agit pas. La métaphysique est la ruse des paresseux. Voyez donc Hamlet : son père ne lui demandait qu’une chose : le venger. C’était simple (du moins à comprendre). A force de tourner la question dans tous les sens, Hamlet en vient à l’interrogation ultime : « Etre ou ne pas être ? Telle est la question. » Non, justement, telle n’était pas la question ! La vraie question, celle que lui posait son coeur, était plutôt : « Qu’attends-tu, espèce de lâche, pour venger ton père ? » Tel est notre pharisien. Philosopher sur la notion de « prochain » (chose facile) le dispense de l’aimer (chose difficile). L’humoriste Marc Twain disait : « Les passages dans la Bible que je trouve les plus difficiles, ce ne sont pas ceux que je ne comprends pas : ce sont ceux que je comprends ». Dans la même veine, Marcel Pagnol disait : « il est plus facile d’extraire une racine carrée qu’une racine de pomme de terre » . Réfléchir est toujours plus facile qu’agir - surtout quand il s'agit de faire le Bien.
Aussi Jésus, par sa parabole des fumeurs, inverse-t-il la question du pharisien. A la fin de l’histoire, il ne demande pas au pharisien : « Qui a été le prochain du fumeur de pipe ? » (ce qui eût été répondre à sa question) mais : « Qui a été le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? » Ce qui définit le prochain, c’est toi. C’est ton action qui décide de qui sera ton prochain. Ton prochain, c’est celui que tu aimeras. Ta décision de l’aimer ne dépend pas de son essence. Au contraire, c’est ton amour pour lui qui détermine son essence - qui fait de lui ton prochain. Telle est la première leçon de Jésus.
La deuxième leçon, c’est que le fumeur de cigarette et le fumeur de cigare ont passé leur chemin. Seul le fumeur de pipe a su voir en l’homme blessé son prochain. Le fumeur de cigarette incarne l’homme pressé, dont les relations à l’autre restent rapides et superficielles. Le fumeur de cigare symbolise l’homme de pouvoir, dont la relation à l’autre est purement utilitaire. Le fumeur de pipe, quant-à-lui, représente l’homme contemplatif, qui prend son temps, qui place sa relation à l’autre dans une perspective d’ouverture, de curiosité, d’échange et de réciprocité.
Ainsi donc, fumez votre pipe, frères et soeurs ! Bourrez-là bien à raz-bord. A la question « Qui est mon prochain ?» la bonne réponse ne serait-elle pas finalement celle-ci : « Mon prochain, c’est celui avec qui je fume la pipe » ?
Amen.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
Vouais, vouais, vouais!
"Ainsi donc, fumez votre pipe, frères et sœurs ! Bourrez-là bien à raz-bord"
Donnez-moi le Notre Père.....
Merci Jaufré. Après avoir lu ton sermon on, se sent meilleur en tirant sur sa bouffarde
"Ainsi donc, fumez votre pipe, frères et sœurs ! Bourrez-là bien à raz-bord"
Donnez-moi le Notre Père.....
Merci Jaufré. Après avoir lu ton sermon on, se sent meilleur en tirant sur sa bouffarde
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: Dieu et la pipe
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Il faut vivre raisonnablement en succombant régulièrement à des petits plaisirs déraisonnables... (Jean Rochefort)
Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Re: Dieu et la pipe
Bravo! Je me suis bien marré, et le prochain de l'homme est le second, de grès !
BobyLaGanache- Notable
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Re: Dieu et la pipe
Mon chauffe eau est d’accord
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Il ne faut pas juger de l'arbre par l'écorce.
Proverbe français
Popeye Magritte- Vieux de la vieille
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Re: Dieu et la pipe
LE BUISSON ARDENT
« Moïse aperçut un buisson qui était tout embrasé et qui pourtant ne se consumait pas »
(Livre de l'Exode, chapitre 3)
Selon un verset de l’Exode,
(Livre aujourd’hui passé de mode)
L’Eternel parla à Moïse
Du milieu d’un buisson ardent.
Plus d'un bon Père de l’Eglise
Là-dessus s'est cassé les dents.
Car si l’on se fie à la science,
Quel bois, quel arbre, quelle essence,
Peut arder sans se consumer ?
Pour le savant c’est impossible.
Mais le chrétien doit l’assumer,
Puisque c’est écrit dans la Bible.
Dilemme pour les exégètes !
Pourtant le mystère est tout bête.
Moi qui ne suis qu’un pauvre type,
Tous les matins je réitère
Ce miracle en fumant ma pipe :
Elle est faite en bois de bruyère.
« Moïse aperçut un buisson qui était tout embrasé et qui pourtant ne se consumait pas »
(Livre de l'Exode, chapitre 3)
Selon un verset de l’Exode,
(Livre aujourd’hui passé de mode)
L’Eternel parla à Moïse
Du milieu d’un buisson ardent.
Plus d'un bon Père de l’Eglise
Là-dessus s'est cassé les dents.
Car si l’on se fie à la science,
Quel bois, quel arbre, quelle essence,
Peut arder sans se consumer ?
Pour le savant c’est impossible.
Mais le chrétien doit l’assumer,
Puisque c’est écrit dans la Bible.
Dilemme pour les exégètes !
Pourtant le mystère est tout bête.
Moi qui ne suis qu’un pauvre type,
Tous les matins je réitère
Ce miracle en fumant ma pipe :
Elle est faite en bois de bruyère.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
BobyLaGanache- Notable
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Re: Dieu et la pipe
Tout y est.
Le fond, la forme.
Quel talent!
Merci Jaufré.
Car
Grâce à toi ou par ta faute,
Et là que chaque chrétien opte,
Quand je serai pipe fumant,
Ce qui m'arrive très souvent,
Je tendrai quelquefois l'oreille
En levant les yeux vers le ciel.
Et si l'Eternel, Brave Type,
Veut bien encore quelques temps
Me laisser tirer sur ma pipe,
Je lui en serai reconnaissant.
Le fond, la forme.
Quel talent!
Merci Jaufré.
Car
Grâce à toi ou par ta faute,
Et là que chaque chrétien opte,
Quand je serai pipe fumant,
Ce qui m'arrive très souvent,
Je tendrai quelquefois l'oreille
En levant les yeux vers le ciel.
Et si l'Eternel, Brave Type,
Veut bien encore quelques temps
Me laisser tirer sur ma pipe,
Je lui en serai reconnaissant.
william1941- Poète, barde, troubadour...
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la hyène- Tête connue
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Re: Dieu et la pipe
Preuve (more geometrico) que Dieu fume la pipe
J’ai déjà avancé sur ce fil plusieurs preuves visant à établir que Dieu fume la pipe. Mais ces preuves demeuraient scripturaires, or les Ecritures ne convainquent que ceux qui y croient. Voici donc une preuve universelle, basée sur la Raison pure, destinée à convaincre tout homme ayant reçu le bon sens en partage
Définition : Dieu est l’être tel qu’on n’en puisse point concevoir de plus parfait
Lemme : Fumer la pipe est une perfection
Démonstration : cela ressort clairement des deux clichés ci-dessous. On voit tout de suite que le personnage de droite a l’air plus con que celui de gauche. Il lui manque de toute évidence quelque chose. Sur le portrait de gauche, le port de la pipe structure le visage, le parachève et lui donne du sens.
Par ailleurs, fumer la pipe procure au palais (et donc à l’âme) une grande richesse de sensations. Or, comme la démontré Spinoza (Ethique IV.38) la diversité des sensations du corps accroît la perfection de l’âme. Donc je suis plus parfait quand je fume la pipe que quand je ne la fume point.
Théorème : Dieu fume la pipe
Démonstration : Dieu est un être tel qu’on ne puisse en concevoir de plus parfait (définition). Si Dieu ne fumait pas la pipe, je pourrais concevoir un être qui, toutes choses égales par ailleurs, fumerait en outre la pipe. Or fumer la pipe est une perfection (lemme). Cet être comporterait donc une perfection supplémentaire par rapport à Dieu. Il serait plus parfait que Dieu, ce qui est contraire à l’hypothèse de départ. Donc Dieu fume la pipe.
CQFD.
J’ai déjà avancé sur ce fil plusieurs preuves visant à établir que Dieu fume la pipe. Mais ces preuves demeuraient scripturaires, or les Ecritures ne convainquent que ceux qui y croient. Voici donc une preuve universelle, basée sur la Raison pure, destinée à convaincre tout homme ayant reçu le bon sens en partage
Définition : Dieu est l’être tel qu’on n’en puisse point concevoir de plus parfait
Lemme : Fumer la pipe est une perfection
Démonstration : cela ressort clairement des deux clichés ci-dessous. On voit tout de suite que le personnage de droite a l’air plus con que celui de gauche. Il lui manque de toute évidence quelque chose. Sur le portrait de gauche, le port de la pipe structure le visage, le parachève et lui donne du sens.
Par ailleurs, fumer la pipe procure au palais (et donc à l’âme) une grande richesse de sensations. Or, comme la démontré Spinoza (Ethique IV.38) la diversité des sensations du corps accroît la perfection de l’âme. Donc je suis plus parfait quand je fume la pipe que quand je ne la fume point.
Théorème : Dieu fume la pipe
Démonstration : Dieu est un être tel qu’on ne puisse en concevoir de plus parfait (définition). Si Dieu ne fumait pas la pipe, je pourrais concevoir un être qui, toutes choses égales par ailleurs, fumerait en outre la pipe. Or fumer la pipe est une perfection (lemme). Cet être comporterait donc une perfection supplémentaire par rapport à Dieu. Il serait plus parfait que Dieu, ce qui est contraire à l’hypothèse de départ. Donc Dieu fume la pipe.
CQFD.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
Démonstration parfaite !
Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Re: Dieu et la pipe
Je suis époustouflé par cette démonstration:
Je ne suis toujours pas sûr que Dieu fume la pipe, ni même qu'il fume du tout. Après tout, révérence gardée envers Lui et Paul valéry, c'est son affaire dès lors qu'il ne m'empêche pas de le faire.
Mais j'ai compris que Jaufré est déjà parfait quand il ne fume pas
"Donc je suis plus parfait quand je fume la pipe que quand je ne la fume point."
Ouahou!
Quelle démonstration:
LA PIPE EST UN PLUS!
Bon, le temps se gâte et la sortie en garrigue semble bien compromise.
Je vais remplir la Sherlock et prendre un bon bouquin: Boccace ou Lautréamont, j'hésite.
Je ne suis toujours pas sûr que Dieu fume la pipe, ni même qu'il fume du tout. Après tout, révérence gardée envers Lui et Paul valéry, c'est son affaire dès lors qu'il ne m'empêche pas de le faire.
Mais j'ai compris que Jaufré est déjà parfait quand il ne fume pas
"Donc je suis plus parfait quand je fume la pipe que quand je ne la fume point."
Ouahou!
Quelle démonstration:
LA PIPE EST UN PLUS!
Bon, le temps se gâte et la sortie en garrigue semble bien compromise.
Je vais remplir la Sherlock et prendre un bon bouquin: Boccace ou Lautréamont, j'hésite.
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Dieu et la pipe
Démonstation made in Pop : Jaufré est « un Dieu »
Merci, au revoir.
Merci, au revoir.
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Proverbe français
Popeye Magritte- Vieux de la vieille
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Age : 42
Re: Dieu et la pipe
william1941 a écrit:[size=42]Je vais remplir la Sherlock et prendre un bon bouquin: Boccace ou Lautréamont, j'hésite.[/size]
Je te conseille Boccace.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
c'est génial!
BobyLaGanache- Notable
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Localisation : Auvergne 63
Re: Dieu et la pipe
C'est de la transmission de pensée!Jaufré Cantolys a écrit:william1941 a écrit:Je vais remplir la Sherlock et prendre un bon bouquin: Boccace ou Lautréamont, j'hésite.
Je te conseille Boccace.
Les contes ont eu ma préférence.
Puis ma esprit a dérapé et m'a poussé vers le papier.
je vais rependre du café pour continuer le culottage de la Dunhill que j'ai acheté chez Natale tout en finissant de vider ma cervelle sur le papier.
Bonne soirée à tous et bon week-end
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Dieu et la pipe
Très impressionné par ta démonstration implacable Jaufré
stéphane- Vieux de la vieille
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Age : 61
Localisation : Marseille
Re: Dieu et la pipe
Hagiographie de Saint-William
Les vies des Saints sont consignées dans un recueil intitulé la Légende Dorée, rédigée par Jacques de Voragine au XIIIe siècle. Les vies de pas moins de 179 saints y sont relatée, dont le fameux Saint-Martin (316-397), célèbre pour avoir partagé son manteau et en avoir donné la moitié à un pauvre qui mourait de froid.
Le seul problème de ce recueil, est qu’il se clôt en 1266 (mort de Jacques de Voragine). Il ne parle donc pas des Saints (et Dieu sait qu’il il y en a eu !) qui sont apparus après. Voilà qui est fort dommageable pour la foi des fidèles. C’est pourquoi
Je, Père Jaufré Cantolys,
Considérant, de sens rassis,
Le frein aux dents, franc du collier,
Qu’on doit cette œuvre compléter,
ai résolu de m’y atteler, sans délai ni retard. Qu’on me permette de commencer ce nouveau cycle par un Saint que j’admire beaucoup : il s’agit de Saint-William. Voici sa notice hagiographique :
Saint-William naquit en Occitanie en 1941 (d’où son pseudo). Il fut initié à la bouffarde très tôt (vers l’âge de 14-15 ans) par le curé de son village. Il acquit au cours de sa vie une cinquantaine de pipes, mais resta principalement fidèle à une seule, qu’il baptisa Totoche.
(Parenthèse : Je, Père Jaufré Cantolys, ai déposé auprès de la Congrégation pour les causes des saints, au Saint-Siège à Rome, une requête en canonisation pour ladite Totoche, en raison des diverses bénédictions qu’elle apporta au cours de sa vie au dit Saint-William, dont certaines confinent au miracle. Si ce procès devait aboutir, Sainte-Totoche serait la première pipe de l’histoire à accéder au rang de Sainte. Je remercie d’avance les fidèles pour porter cette requête dans leurs prières.)
Revenons à Saint-William. Il parcourut le monde et passa 43 ans de sa vie à exercer son ministère dans des pays divers, tels que le Maghreb ou le Moyen-Orient. On raconte qu’un jour au cours de ses pérégrinations, il rencontra Saint-Martin en train de partager son manteau avec un pauvre. « Egoïste ! Lui dit Saint-William. Qu’as-tu gardé l’autre moitié pour toi ? C’est le manteau entier qu’il fallait donner. » Un peu plus tard, Saint-William croisa un pauvre bougre de Fos-sur-Mer dont la pipe était vide car il n’avait plus de sous pour s’acheter du tabac. « J’ai là une boite d’Early Morning Pipe, et une autre de Navy Cut, lui dit Saint-William. Cela te dirait-il de les partager avec moi ? » - « Bien sûr qui oui ! » répondit le pauvre hère, les yeux mouillés de reconnaissance. Il s’attendait à recevoir la moitié de la boîte. Or Saint-William ne garda pour lui que de quoi remplir un bol, et céda les deux boîtes quasi-pleines au pauvre hère. Ainsi sa générosité dépassa celle de Saint-Martin. Ce haut-fait est attesté par le pauvre hère lui-même, qui vit encore aujourd’hui et qui n’est autre que votre serviteur, à savoir moi, le Père Jaufré Cantolys. Et si vous voulez des preuves, voici la photo de ces deux boîtes, que je garde comme de précieuses reliques :
Après cela, Saint-William vécut encore de nombreuses années, plus nombreuses que le sable des mers. On ne sait pas grand chose de plus sur lui. D'ailleurs - comme disait Borges à propos de lui-même - on ignore toujours la date de sa mort.
Les vies des Saints sont consignées dans un recueil intitulé la Légende Dorée, rédigée par Jacques de Voragine au XIIIe siècle. Les vies de pas moins de 179 saints y sont relatée, dont le fameux Saint-Martin (316-397), célèbre pour avoir partagé son manteau et en avoir donné la moitié à un pauvre qui mourait de froid.
Le seul problème de ce recueil, est qu’il se clôt en 1266 (mort de Jacques de Voragine). Il ne parle donc pas des Saints (et Dieu sait qu’il il y en a eu !) qui sont apparus après. Voilà qui est fort dommageable pour la foi des fidèles. C’est pourquoi
Je, Père Jaufré Cantolys,
Considérant, de sens rassis,
Le frein aux dents, franc du collier,
Qu’on doit cette œuvre compléter,
ai résolu de m’y atteler, sans délai ni retard. Qu’on me permette de commencer ce nouveau cycle par un Saint que j’admire beaucoup : il s’agit de Saint-William. Voici sa notice hagiographique :
Saint-William naquit en Occitanie en 1941 (d’où son pseudo). Il fut initié à la bouffarde très tôt (vers l’âge de 14-15 ans) par le curé de son village. Il acquit au cours de sa vie une cinquantaine de pipes, mais resta principalement fidèle à une seule, qu’il baptisa Totoche.
(Parenthèse : Je, Père Jaufré Cantolys, ai déposé auprès de la Congrégation pour les causes des saints, au Saint-Siège à Rome, une requête en canonisation pour ladite Totoche, en raison des diverses bénédictions qu’elle apporta au cours de sa vie au dit Saint-William, dont certaines confinent au miracle. Si ce procès devait aboutir, Sainte-Totoche serait la première pipe de l’histoire à accéder au rang de Sainte. Je remercie d’avance les fidèles pour porter cette requête dans leurs prières.)
Revenons à Saint-William. Il parcourut le monde et passa 43 ans de sa vie à exercer son ministère dans des pays divers, tels que le Maghreb ou le Moyen-Orient. On raconte qu’un jour au cours de ses pérégrinations, il rencontra Saint-Martin en train de partager son manteau avec un pauvre. « Egoïste ! Lui dit Saint-William. Qu’as-tu gardé l’autre moitié pour toi ? C’est le manteau entier qu’il fallait donner. » Un peu plus tard, Saint-William croisa un pauvre bougre de Fos-sur-Mer dont la pipe était vide car il n’avait plus de sous pour s’acheter du tabac. « J’ai là une boite d’Early Morning Pipe, et une autre de Navy Cut, lui dit Saint-William. Cela te dirait-il de les partager avec moi ? » - « Bien sûr qui oui ! » répondit le pauvre hère, les yeux mouillés de reconnaissance. Il s’attendait à recevoir la moitié de la boîte. Or Saint-William ne garda pour lui que de quoi remplir un bol, et céda les deux boîtes quasi-pleines au pauvre hère. Ainsi sa générosité dépassa celle de Saint-Martin. Ce haut-fait est attesté par le pauvre hère lui-même, qui vit encore aujourd’hui et qui n’est autre que votre serviteur, à savoir moi, le Père Jaufré Cantolys. Et si vous voulez des preuves, voici la photo de ces deux boîtes, que je garde comme de précieuses reliques :
Après cela, Saint-William vécut encore de nombreuses années, plus nombreuses que le sable des mers. On ne sait pas grand chose de plus sur lui. D'ailleurs - comme disait Borges à propos de lui-même - on ignore toujours la date de sa mort.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
Hagiographie religieuse? Profane.à coup sûr!
Jaufré, ton talent et ta gentillesse nous offrent ce petit moment de sourire parabolique.
Ton intérêt pour Saint Guilhem, si cher au cœur du Grand Carolus et à celui des Montpellierains est remarquable.
Et Jaufré en vice-postulateur pour le procès en canonisation de Totoche est étonnant
Le Positio très convaincant.
Personnellement je plaide dans ce procès pour une simple béatification
En effet, j'ai du mal à imaginer Totoche "en sainte". Et par qui?
Elle est souvent pleine mais ces portées partent toutes en fumée.
Servante dévouée mais mauvaise génitrice
S'il existe un paradis des pipes, je suis sûr qu'elle y aura sa place et quelle y fera un tabac
Merci Jaufré, de la part de vieille équipe
Jaufré, ton talent et ta gentillesse nous offrent ce petit moment de sourire parabolique.
Ton intérêt pour Saint Guilhem, si cher au cœur du Grand Carolus et à celui des Montpellierains est remarquable.
Et Jaufré en vice-postulateur pour le procès en canonisation de Totoche est étonnant
Le Positio très convaincant.
Personnellement je plaide dans ce procès pour une simple béatification
En effet, j'ai du mal à imaginer Totoche "en sainte". Et par qui?
Elle est souvent pleine mais ces portées partent toutes en fumée.
Servante dévouée mais mauvaise génitrice
S'il existe un paradis des pipes, je suis sûr qu'elle y aura sa place et quelle y fera un tabac
Merci Jaufré, de la part de vieille équipe
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: Dieu et la pipe
Histoire de Job
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, vous tous amis bouffardeux! Etant de bringue ce soir, et ne sachant pas si je parviendrai à me lever pour l'heure de la Messe, je vous livre avec un peu d'avance la méditation dominicale du Père Cantolys. La lecture du jour sera extraite du livre de Job :
1 Il y avait dans le pays d'Uts un fumeur de pipe qui s'appelait Job. Cet homme était intègre et droit. Il craignait Dieu et se détournait du mal (...)
3 Il possédait 1000 pipes, 3000 hectares de plants de tabac, et 7000 blagues en provenance de tous pays, d’Ophir jusqu’à Babylone en passant par Saba, soigneusement gardés dans un entrepôt. Il était le plus important de tous les fumeurs d’Orient (...)
6 Un jour, Satan vint se présenter devant l'Eternel.
7 L'Eternel dit à Satan: «D'où viens-tu?» Satan répondit à l'Eternel: «De parcourir la terre et de m'y promener.»
8 L'Eternel dit à Satan: «As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre. C'est un homme intègre et droit. Il craint Dieu et se détourne du mal.»
9 Satan répondit à l'Eternel: «Est-ce de façon désintéressée que Job craint Dieu?
10 Ne l'as-tu pas entouré de ta protection, lui, sa famille et tout ce qui lui appartient? Tu as béni le travail de ses mains, tu lui as accordé force pipes et grande provision de tabac.
11 Mais porte donc la main contre lui, touche à ses pipes, et je suis sûr qu'il te maudira en face.»
12 L'Eternel dit à Satan: «Voici tout ce qui lui appartient: je te le livre. » Satan se retira de devant l’Eternel.
14 Le lendemain, un messager arriva vers Job et lui dit: « Tes serviteurs montaient la garde devant ton fumoir. 15 Des Sabéens se sont jetés sur eux et ont emporté toutes tes pipes. Ils ont tué les serviteurs à coups d'épée et je suis le seul à avoir pu m'échapper pour t'en apporter la nouvelle.»
16 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «La foudre est tombée du ciel, et a embrasé tes entrepôts. Tout ton stock de tabac est détruit. Je suis le seul à avoir pu m'échapper pour t'en apporter la nouvelle.»
17 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «Des Chaldéens répartis en trois bandes se sont précipités sur tes champs de tabac et les ont ravagés. Ils ont brûlé tous les plants, ont tué les serviteurs à coups d'épée, et je suis le seul à avoir pu m'échapper pour t'en apporter la nouvelle.» (...)
20 Job se leva alors, déchira son manteau et se rasa la tête. Puis il se jeta par terre, se prosterna et dit: «C'est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c'est nu que je repartirai. L'Eternel a donné et l'Eternel a repris. Que le nom de l'Eternel soit béni!»
22 Dans tout cela, Job ne pécha pas, il n'attribua rien d'inapproprié à Dieu.
(Livre de Job, Chapitre 1, Traduction J.Cantolys)
Sermon
Le philosophe Emmanuel Kant distinguait deux sortes d’impératif : l’hypothétique et le catégorique. L’hypothétique est celui qui est conditionné à une hypothèse. Par exemple : « Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. » Sous-entendu : si tu ne veux pas qu’il te fasse du mal, ne lui fais pas du mal non plus. L’impératif de respecter mon prochain est ici conditionné par l'hypothèse qu’il me rendra la pareille. Par opposition, l’impératif catégorique n’est conditionné à aucune hypothèse. Par exemple : « Aime ton prochain comme toi-même ». En théorie, ce commandement est absolu. Il a valeur d’axiome moral.
Force est de constater que notre foi en Dieu, le plus souvent, relève de l’impératif hypothétique. Elle est conditionnée par l’espoir de quelque bienfait. Par exemple : l’espoir du Paradis, la crainte de l’Enfer, l’exaucement de nos prières – ou, dans les sociétés religieuses, la reconnaissance des hommes pieux. Ne le nie pas, frère Boby! Je t'ai entendu l'autre soir, pendant les Vêpres, réciter dix Ave et dix Pater Noster dans l'espoir d'obtenir de Dieu une blague de Bayou. Et toi, frère De Mesmaeker: n'as-tu pas l'autre jour fait à Dieu le voeu d'un pélerinage à Lourdes, s'il parvenait à ressusciter sur l'autel une blague de Balkan Sobranie des années 70? Je le sais, tu me l'as avoué à confesse.
Question: existe-t-il une foi qui soit absolument désintéressée, c’est-à-dire catégorique ? Telle est le défi lancé par Satan à Dieu. Et Dieu relève le défi ! Il a confiance en son serviteur Job. Aussi va-t-il permettre à Satan de l’éprouver au-delà de toute mesure. Imaginez un peu : du jour au lendemain, le voilà dépossédé de toutes ses pipes ! Et de tout son tabac ! Qui parmi nous endurerait pareille misère ? Combien parmi nous, devant un tel prix à payer, resteraient fidèles à leur foi ? Or voilà la réponse de Job : « C'est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c'est nu que je repartirai. L'Eternel a donné et l'Eternel a repris. Que le nom de l'Eternel soit béni! » En prononçant ces paroles, il sauve à la fois l’honneur de Dieu. Satan repart couvert de honte, la queue entre les jambes (ce qui, quand on a la queue fourchue, ne va pas sans quelque douleur, vous en conviendrez). Mais surtout, Job prouve par son exemple qu’une foi pure et désintéressée est possible – une foi non plus centrée sur nos intérêts propres, mais sur les intérêts de Dieu. Une foi fondée sur l’affirmation que Dieu est Dieu, qu’il vaut d’être adoré pour lui-même et non en vue d’une quelconque récompense.
Mes bien chers frères, mes bien chères sœur, sachez qu’une telle foi est possible ! Sachez qu’elle contribue à la gloire de Dieu davantage que tous vos cantiques, que toutes vos prières – et même que toutes vos bonnes actions ! Car qui est capable de renoncer à ses pipes et son tabac pour l’amour de Dieu et du prochain, sera rendu capable de toutes sortes de bonnes actions. Que Dieu vous accorde pareille foi.
Amen.
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, vous tous amis bouffardeux! Etant de bringue ce soir, et ne sachant pas si je parviendrai à me lever pour l'heure de la Messe, je vous livre avec un peu d'avance la méditation dominicale du Père Cantolys. La lecture du jour sera extraite du livre de Job :
1 Il y avait dans le pays d'Uts un fumeur de pipe qui s'appelait Job. Cet homme était intègre et droit. Il craignait Dieu et se détournait du mal (...)
3 Il possédait 1000 pipes, 3000 hectares de plants de tabac, et 7000 blagues en provenance de tous pays, d’Ophir jusqu’à Babylone en passant par Saba, soigneusement gardés dans un entrepôt. Il était le plus important de tous les fumeurs d’Orient (...)
6 Un jour, Satan vint se présenter devant l'Eternel.
7 L'Eternel dit à Satan: «D'où viens-tu?» Satan répondit à l'Eternel: «De parcourir la terre et de m'y promener.»
8 L'Eternel dit à Satan: «As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre. C'est un homme intègre et droit. Il craint Dieu et se détourne du mal.»
9 Satan répondit à l'Eternel: «Est-ce de façon désintéressée que Job craint Dieu?
10 Ne l'as-tu pas entouré de ta protection, lui, sa famille et tout ce qui lui appartient? Tu as béni le travail de ses mains, tu lui as accordé force pipes et grande provision de tabac.
11 Mais porte donc la main contre lui, touche à ses pipes, et je suis sûr qu'il te maudira en face.»
12 L'Eternel dit à Satan: «Voici tout ce qui lui appartient: je te le livre. » Satan se retira de devant l’Eternel.
14 Le lendemain, un messager arriva vers Job et lui dit: « Tes serviteurs montaient la garde devant ton fumoir. 15 Des Sabéens se sont jetés sur eux et ont emporté toutes tes pipes. Ils ont tué les serviteurs à coups d'épée et je suis le seul à avoir pu m'échapper pour t'en apporter la nouvelle.»
16 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «La foudre est tombée du ciel, et a embrasé tes entrepôts. Tout ton stock de tabac est détruit. Je suis le seul à avoir pu m'échapper pour t'en apporter la nouvelle.»
17 Il parlait encore lorsqu'un autre messager arriva et dit: «Des Chaldéens répartis en trois bandes se sont précipités sur tes champs de tabac et les ont ravagés. Ils ont brûlé tous les plants, ont tué les serviteurs à coups d'épée, et je suis le seul à avoir pu m'échapper pour t'en apporter la nouvelle.» (...)
20 Job se leva alors, déchira son manteau et se rasa la tête. Puis il se jeta par terre, se prosterna et dit: «C'est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c'est nu que je repartirai. L'Eternel a donné et l'Eternel a repris. Que le nom de l'Eternel soit béni!»
22 Dans tout cela, Job ne pécha pas, il n'attribua rien d'inapproprié à Dieu.
(Livre de Job, Chapitre 1, Traduction J.Cantolys)
Sermon
Le philosophe Emmanuel Kant distinguait deux sortes d’impératif : l’hypothétique et le catégorique. L’hypothétique est celui qui est conditionné à une hypothèse. Par exemple : « Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. » Sous-entendu : si tu ne veux pas qu’il te fasse du mal, ne lui fais pas du mal non plus. L’impératif de respecter mon prochain est ici conditionné par l'hypothèse qu’il me rendra la pareille. Par opposition, l’impératif catégorique n’est conditionné à aucune hypothèse. Par exemple : « Aime ton prochain comme toi-même ». En théorie, ce commandement est absolu. Il a valeur d’axiome moral.
Force est de constater que notre foi en Dieu, le plus souvent, relève de l’impératif hypothétique. Elle est conditionnée par l’espoir de quelque bienfait. Par exemple : l’espoir du Paradis, la crainte de l’Enfer, l’exaucement de nos prières – ou, dans les sociétés religieuses, la reconnaissance des hommes pieux. Ne le nie pas, frère Boby! Je t'ai entendu l'autre soir, pendant les Vêpres, réciter dix Ave et dix Pater Noster dans l'espoir d'obtenir de Dieu une blague de Bayou. Et toi, frère De Mesmaeker: n'as-tu pas l'autre jour fait à Dieu le voeu d'un pélerinage à Lourdes, s'il parvenait à ressusciter sur l'autel une blague de Balkan Sobranie des années 70? Je le sais, tu me l'as avoué à confesse.
Question: existe-t-il une foi qui soit absolument désintéressée, c’est-à-dire catégorique ? Telle est le défi lancé par Satan à Dieu. Et Dieu relève le défi ! Il a confiance en son serviteur Job. Aussi va-t-il permettre à Satan de l’éprouver au-delà de toute mesure. Imaginez un peu : du jour au lendemain, le voilà dépossédé de toutes ses pipes ! Et de tout son tabac ! Qui parmi nous endurerait pareille misère ? Combien parmi nous, devant un tel prix à payer, resteraient fidèles à leur foi ? Or voilà la réponse de Job : « C'est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c'est nu que je repartirai. L'Eternel a donné et l'Eternel a repris. Que le nom de l'Eternel soit béni! » En prononçant ces paroles, il sauve à la fois l’honneur de Dieu. Satan repart couvert de honte, la queue entre les jambes (ce qui, quand on a la queue fourchue, ne va pas sans quelque douleur, vous en conviendrez). Mais surtout, Job prouve par son exemple qu’une foi pure et désintéressée est possible – une foi non plus centrée sur nos intérêts propres, mais sur les intérêts de Dieu. Une foi fondée sur l’affirmation que Dieu est Dieu, qu’il vaut d’être adoré pour lui-même et non en vue d’une quelconque récompense.
Mes bien chers frères, mes bien chères sœur, sachez qu’une telle foi est possible ! Sachez qu’elle contribue à la gloire de Dieu davantage que tous vos cantiques, que toutes vos prières – et même que toutes vos bonnes actions ! Car qui est capable de renoncer à ses pipes et son tabac pour l’amour de Dieu et du prochain, sera rendu capable de toutes sortes de bonnes actions. Que Dieu vous accorde pareille foi.
Amen.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs,
Voilà bien longtemps que le Père Cantolys n’avait montré le bout de son nez. J’espère que vous n’avez point trop péché pendant mon absence. Le sermon du jour (que je poste dès ce soir pour être bien sûr que vous l'aurez demain matin pour l'heure de la messe) sera emprunté au révérend Malcom Guite, prêtre anglican, poète, chansonnier et grand fumeur de pipe devant l’Eternel. Un interview passionnant de lui est disponible sur le site Peterson Pipe Notes, de Mark Irwin :
https://petersonpipenotes.org/2023/05/21/344-the-smoky-muse-of-malcolm-guite-peterson-aficionado
Le lien m’a été signalé par notre frère Sesomiris, que nous remercions ici. Avec l’accord des intéressés, je vous en partage un extrait, traduit en français, :
« Je suis un fumeur de pipe invétéré. Non, invétéré n’est pas le bon mot : il sonne péjoratif, comme une concession à une faiblesse ou à un vice. Or le plaisir riche, patient du pétunage, les séances chaleureuses et conviviales qu’on lui consacre, ne relèvent nullement du vice ou de la complaisance vis-à-vis de soi-même, mais plutôt d’un ressourcement : le retour au fait d’être, tout simplement, loin du désert stérile du faire. C’est un retour au don premier et primordial de Dieu, qui est lui-même l’Etre, qui dans son amour et sa gloire nous a créés, qui nous entretient continuellement dans notre être, et qui a partagé avec nous le don même de l’être. Bien sûr nous devons bien, de temps en temps, faire des choses. Mais c’est en général quand les problèmes commencent - comme ce fut le cas au jardin d’Eden, et comme cela a toujours été le cas depuis, jusqu’à ce que nous devinssions fous au point de croire que nous serions sauvés par nos propres actions, par nos propres œuvres. Alors Dieu nous fait tomber encore une fois de nos grands chevaux, comme il l’a fait avec Saint-Paul : il nous enseigne à tout accepter par pure grâce. » (Extrait du livre : Ordinary Saints: Living Everyday Life to the Glory of God, de Malcom Guite)
Amen.
Fumez en paix mes frères. Et bon dimanche.
Voilà bien longtemps que le Père Cantolys n’avait montré le bout de son nez. J’espère que vous n’avez point trop péché pendant mon absence. Le sermon du jour (que je poste dès ce soir pour être bien sûr que vous l'aurez demain matin pour l'heure de la messe) sera emprunté au révérend Malcom Guite, prêtre anglican, poète, chansonnier et grand fumeur de pipe devant l’Eternel. Un interview passionnant de lui est disponible sur le site Peterson Pipe Notes, de Mark Irwin :
https://petersonpipenotes.org/2023/05/21/344-the-smoky-muse-of-malcolm-guite-peterson-aficionado
Le lien m’a été signalé par notre frère Sesomiris, que nous remercions ici. Avec l’accord des intéressés, je vous en partage un extrait, traduit en français, :
« Je suis un fumeur de pipe invétéré. Non, invétéré n’est pas le bon mot : il sonne péjoratif, comme une concession à une faiblesse ou à un vice. Or le plaisir riche, patient du pétunage, les séances chaleureuses et conviviales qu’on lui consacre, ne relèvent nullement du vice ou de la complaisance vis-à-vis de soi-même, mais plutôt d’un ressourcement : le retour au fait d’être, tout simplement, loin du désert stérile du faire. C’est un retour au don premier et primordial de Dieu, qui est lui-même l’Etre, qui dans son amour et sa gloire nous a créés, qui nous entretient continuellement dans notre être, et qui a partagé avec nous le don même de l’être. Bien sûr nous devons bien, de temps en temps, faire des choses. Mais c’est en général quand les problèmes commencent - comme ce fut le cas au jardin d’Eden, et comme cela a toujours été le cas depuis, jusqu’à ce que nous devinssions fous au point de croire que nous serions sauvés par nos propres actions, par nos propres œuvres. Alors Dieu nous fait tomber encore une fois de nos grands chevaux, comme il l’a fait avec Saint-Paul : il nous enseigne à tout accepter par pure grâce. » (Extrait du livre : Ordinary Saints: Living Everyday Life to the Glory of God, de Malcom Guite)
Amen.
Fumez en paix mes frères. Et bon dimanche.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Dieu et la pipe
Merci Père Canto!
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Il ne faut pas juger de l'arbre par l'écorce.
Proverbe français
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