Le piège 90 L'illustration est de Brase d'Anjou

william1941 Mar 9 Mai 2023 - 3:04

Chapelier a fini son sandwich et savoure tranquillement sa bouffarde.
Grindier arrive la première.
« Bonjour Patron.
Qu’est-ce qu’il se passe ?
Pourquoi vous nous avez fait revenir ?
- Pas maintenant Grindier.
Je mettrai tout le monde au courant quand vous serez tous là.
Allons dans la salle. »
Il se lève et se dirige vers la table de réunion.
Il n’a pas lâché sa bouffarde
Grindier le regarde et va s’asseoir à la table.
Chapelier vient s’asseoir à côté d’elle :
« Un peu de patience Grindier.
Je ne vais pas expliquer chaque fois qu’il y en a un autre qui arrive. »
Il continue à fumer.
Les autres arrivent, marquent un temps d’arrêt en voyant le patron et Grindier assis côte à côte, et après un « Bonjour Patron », s’installent autour de la table.
Chapelier les regarde l’un après l’autre :
« Merci d’être là un samedi après-midi.
(Il se tourne vers Grindier).
Je vais pouvoir te fournir les explications que tu attends et en faire profiter toute la brigade.»
Il leur fait un compte-rendu complet de la réunion avec les agents de la DGSI.
Tous écoutent avec la plus grande attention.
Lorsqu’il a terminé les questions fusent :
« Vous leur faites confiance ? demande Lambert ?
- Non Lambert, je ne leur fais pas confiance. Je les ligote.
Pas question d’opération officieuse
- Je ne comprends pas. Si c’est une opération conjointe…
- Ça, c’est le titre, Le Guénnec.
En réalité, si tu m’as bien écouté, tu dois voir que c’est nous qui menons toute l’opération.
- Mais alors pourquoi vouloir la validation par le ministre ?
- D’abord parce que c’est nécessaire pour une opération conjointe de services différents.
Ensuite, et surtout, parce que ça officialise notre participation.
Ils ne pourront pas récupérer notre travail.
- Il va falloir du personnel pour les surveillances.
Et nous ne sommes que huit.
Ce sera difficile de ne pas se faire repérer.
- Pas huit Janfrain, neuf.
(Ils le regardent surpris).
Non, il n’y a pas de nouvelle recrue dans la brigade.
J’ai décidé de m’amuser un peu.
Ça dérange ?
(Ils rient de bon cœur.)
- On commence quand ?
- Eh bien, mais maintenant, Karespi
- Les agents de la DGSI vont travailler avec nous ?
- Tu n’a pas écouté Lacombe.
- Ils ont une taupe. Pas possible de les mettre dans le circuit, lancent en chœur Pelletier et Laurmier.
- Bien, d’autres remarques ? Grindier, tu n’as rien dit.
- Je me disait juste que nous montons une opération avec une chèvre dont nous devrons absolument assurer la sécurité.
Les oiseaux auxquels on a affaire sont des gens dangereux.
Il risque d’y avoir du grabuge.
- Tu as raison. C’est une opération qui peut nous amener à utiliser notre arme.
Bonne occasion pour vous assurer qu’elle est en parfait état de marche.
C’est vrai que cette fois votre vie ou celle d’une autre personne pourra en dépendre.
Et pour la phase finale, gilets obligatoires
Nous revoyons les gens de la DGSI lundi matin.
Donc, sauf changement, nous nous retrouverons lundi après-midi à quatorze heures.
Bon week-end».
Il se lève et se dirige vers son bureau tandis que les autres quittent la salle.
Grindier le suis :
« Patron.
- Oui Grindier
- Vous n’avez pas parlé de l’avion, et vous n’avez pas dit pourquoi vous nous avez fait revenir de La Brosse
- C’est vrai Grindier.
Disons simplement que cela n’a plus d‘importance pour l’opération que nous allons mener.
Juste pour toi, La Brosse et l’avion sont deux sujets qui touchent au secret défense.
Et c’est parce que nous avions levé ces lièvres que notre ami Mazières s’est résigné à entrer en contact avec nous et à nous avouer qu’il menait une opération officieuse.
Tu gardes ça pour toi.
Comme tu le vois ça n’a aucun intérêt pour la suite.
Nous allons mener une opération de police dans les règles et arrêter des délinquants et des criminels. C’est notre travail. Et je trouve que nous ne sommes pas trop mauvais.
- Merci Patron
- File »
Lorsque Grindier est partie il retourne s’asseoir dans son bureau.
Tous les éléments de la prochaine opération s’agitent dans sa tête.
Le remarque de Grindier lui a rappelé qu’il allait mener ses inspecteurs sur une surveillance et une intervention dangereuse.
Sa pipe est éteinte.
Il la tourne dans sa main. Finalement il la pose dans le cendrier sans même la vider.
Il reste un moment le regard dans le vide.