L'arrivée.

Le bateau venait de sonner un coup de sa corne de brume. Nous avions traversé la mer du fourneau et arrivions en vue du port de la petite ville de La Noble Bouffarde. C'était un matin clair et frais. J'apercevais du pont du navire la petite citée, au pied d'une falaise d'où la dominait le vieux manoir. 
Mon regard embrassant l'ensemble remontait le cours de la rivière "la Bouffarde" qui traversait la ville et venait se jeter ici dans la mer. Je devinais le pont de la Bague qui unifiait les deux rives, et pensait à l'étang de la Lentille où la rivière prenait sa source. Tout y semblait si paisible.

Nous contournions quelques instants plus tard la digue de la Mortaise pour enfin débarqué sur le quai du Ténon, où les marins et les dockers s'empressaient de décharger les cargaisons de tabacs, de blocs de bruyères et de vieilles estates. Ces deux dernières catégories de denrées étant presque immédiatement acheminées vers le quartier des ateliers. Deux hommes attirèrent mon attention, examinant les bruyères venant d'arriver, l'un au fort accent italien et l'autre aux petites lunettes, tenant un morceau de bambou sa bouche.

Je pris mon sac, et alluma mon unique pipe remplie de Clan, et m'avança dans la rue de la Civette, en direction du centre bourg. Ca sentait divinement bon, et les vitrines m'offraient un panel de saveurs à explorer que je ne soupçonnais pas. Les personnes que je croisais fumaient des pipes toutes plus belles les unes que les autres. 

J'arrivais enfin sur la place. La mairie en face de moi où j'allais devoir notifier mon arrivée et, comme dans à peu près chaque commune de l'hexagone, le temple de St Claude à ma gauche faisait face au Café de la Place sur ma droite d'où provenait une activité plutôt conviviale. 

Je sentais déjà que j'allais me plaire ici.

Superbe.
En avançant dans le récit je sens bien que, oui, je vais me plaire là.
Et j'attends la suite avec impatience.  

william1941 a écrit:Superbe.
En avançant dans le récit je sens bien que, oui, je vais me plaire là.
Et j'attends la suite avec impatience.  

Merci, j'étais vraiment inspiré hier, mais pas la possibilité de coucher tout ça d'une manière ou d'une autre (je conduisais). Maintenant que j'ai le temps, me manque plein de choses, snif.

Belle balade, 

était-ce un rêve ? 

Je plaide pour un aller simple dans les bras de morphée dieu des rêves et fils de la nuit.

Puisse t il nous mener au détour des ruelles claires et vivantes !

Suspendre le temps qui disparait au milieu du brouhaha et des volutes accueillantes.

Viens nous effleurer de tes fleurs interdites, emmène-nous nous retrouver entre amis

Le peuple de la noble bouffarde, rêvant, y a élu domicile.

C' est exatement ça......Merci Pierrot gourmand... .
Je vois bien la 4L fourgonnette de  l apicultureur barbu sur la place du village, entrain de livrer l épicerie à coté du café !

Excellent j adore merci Pierrot faudra une suite

Pierrot Gourmand a écrit:Deux hommes attirèrent mon attention, examinant les bruyères venant d'arriver, l'un au fort accent italien et l'autre aux petites lunettes, tenant un morceau de bambou sa bouche.

Extra Pierrot !

A la demande générale de 2 d'entre vous, je vais m'y pencher

Change de métier t'es doué  !

natalefr a écrit:
Change de métier t'es doué  !

Oulah non, c'était mieux dans ma tête...

Pierrot Gourmand a écrit:A la demande générale de 2 d'entre vous, je vais m'y pencher

Vas y Pierrot !!! On en veut ! On en veut !

Laa suite ! Laa suite ! 

roark a écrit:Laa suite ! Laa suite ! 

Et toi tu es arrivé ?

A écouter pendant la lecture

 



Avant toute chose, il me fallait me poser quelque part. Après avoir fait les démarches nécessaires à mon arrivée auprès de l'état civil, je ressortis sur la place, vivante, que même le soleil semblait apprécier pour y passer un moment de sérénité.
Je me dirigeais vers le bien nommé "Café de la Place", et m'installais à une petite table en terrasse. Le garçon, un certain Julien, me proposait toute une gamme de thés divers et variés. Je m'en remis à lui et ses connaissances. Assis à une autre table, deux hommes, l'un barbu comme pas deux et l'autre au teint des peuples du soleil, dissertaient sur la présence plus ou moins fortes (et plus ou moins bien dosée) de Perique dans leurs tabacs. Leur discussion était passionnée, et je prêtais l'oreille discrètement, ne voulant perturber ces deux villageois par l'arrivée inopportune d'un nouvel habitant tel que moi. Je re-bourrais mon bol de Clan, bien décidé à profiter d'un bon moment de la terrasse et de l'ambiance du centre bourg et de la discussion intéressante de mes nouveaux camarades qui, entre deux phrases, m'ont salué chaleureusement.
Au moment où j'allais bouter le feu à mon tabac, voilà t'y pas qu’un escogriffe s’approche de moi en haussant le ton (qu’il a d’ailleurs de réhaussé d’un bel accent suisse) pour me dire que ça ne va pas du tout, je dois laisser ma pipe se reposer une bonne journée, qu’il m’a bien vu arrivé de sa petite ambassade tout à l’heure fumer la même pipe, et que j’ai des manières à revoir. Arrêtant tout de go ce que je m’apprêtais à faire, il s’assit alors à ma table, se radoucit, m’offrant un sourire des plus cordial, et me souhaita la bienvenue en me tendant une pipe taillé dans un epi de maïs, et un sachet d’un tabac anonyme. « Prends ça, ça me fait plaisir. La maïs t’aidera à goûter différents tabacs, et tu vas voir qu’un tabac de chez Besson va te changer de ton Clan. Même si c’est pas mauvais, on est pas dans le même registre ». Surpris devant cette générosité inattendue, mon regard se tournait involontairement vers les deux fadas du périque qui me regardaient, tirant sur leurs fourneaux, qui d’un sourire complisse me firent comprendre d’un hochement de tête qu’il n’y avait rien d’étonnant et que je pouvais accepter sans crainte. « Merci monsieur, je ne sais comment vous remercier.
-Et bien tu n’auras qu’à me payer un verre ce soir ici même. En attendant, je dois te laisser, je dois faire la présentation d’un canton à l’office du tourisme. »
Il me laissa là, rejoignant un jeune homme à qui il s’adressa avec un « allons y mon cher ».

Je rangeais alors ma Chacom et mon clan, et me mis à appréhender avec religiosité ce don qui tombe presque du ciel, humant ce tabac qui me fit écarquiller les yeux, et le bourrant tranquillement dans cette Missouri, me refonçant dans mon fauteuil d’osier, fermant les yeux, appréciant ce nouveau voyage tabagique, emporté par les discussions tantôt sérieuses tantôt rigolardes des deux acolytes d’à côté, et les bruits de la cité.

Wouaou ! La suite je suis accro!

Pierrot Gourmand a écrit:A écouter pendant la lecture

 Avant toute chose, il me fallait me poser quelque part. Après avoir fait les démarches nécessaires à mon arrivée auprès de l'état civil, je ressortis sur la place, vivante, que même le soleil semblait apprécier pour y passer un moment de sérénité.
Je me dirigeais vers le bien nommé "Café de la Place", et m'installais à une petite table en terrasse. Le garçon, un certain Julien, me proposait toute une gamme de thés divers et variés. Je m'en remis à lui et ses connaissances. Assis à une autre table, deux hommes, l'un barbu comme pas deux et l'autre au teint des peuples du soleil, dissertaient sur la présence plus ou moins fortes (et plus ou moins bien dosée) de Perique dans leurs tabacs. Leur discussion était passionnée, et je prêtais l'oreille discrètement, ne voulant perturber ces deux villageois par l'arrivée inopportune d'un nouvel habitant tel que moi. Je re-bourrais mon bol de Clan, bien décidé à profiter d'un bon moment de la terrasse et de l'ambiance du centre bourg et de la discussion intéressante de mes nouveaux camarades qui, entre deux phrases, m'ont salué chaleureusement.
Au moment où j'allais bouter le feu à mon tabac, voilà t'y pas qu’un escogriffe s’approche de moi en haussant le ton (qu’il a d’ailleurs de réhaussé d’un bel accent suisse) pour me dire que ça ne va pas du tout, je dois laisser ma pipe se reposer une bonne journée, qu’il m’a bien vu arrivé de sa petite ambassade tout à l’heure fumer la même pipe, et que j’ai des manières à revoir. Arrêtant tout de go ce que je m’apprêtais à faire, il s’assit alors à ma table, se radoucit, m’offrant un sourire des plus cordial, et me souhaita la bienvenue en me tendant une pipe taillé dans un epi de maïs, et un sachet d’un tabac anonyme. « Prends ça, ça me fait plaisir. La maïs t’aidera à goûter différents tabacs, et tu vas voir qu’un tabac de chez Besson va te changer de ton Clan. Même si c’est pas mauvais, on est pas dans le même registre ». Surpris devant cette générosité inattendue, mon regard se tournait involontairement vers les deux fadas du périque qui me regardaient, tirant sur leurs fourneaux, qui d’un sourire complisse me firent comprendre d’un hochement de tête qu’il n’y avait rien d’étonnant et que je pouvais accepter sans crainte. « Merci monsieur, je ne sais comment vous remercier.
-Et bien tu n’auras qu’à me payer un verre ce soir ici même. En attendant, je dois te laisser, je dois faire la présentation d’un canton à l’office du tourisme. »
Il me laissa là, rejoignant un jeune homme à qui il s’adressa avec un « allons y mon cher ».

Je rangeais alors ma Chacom et mon clan, et me mis à appréhender avec religiosité ce don qui tombe presque du ciel, humant ce tabac qui me fit écarquiller les yeux, et le bourrant tranquillement dans cette Missouri, me refonçant dans mon fauteuil d’osier, fermant les yeux, appréciant ce nouveau voyage tabagique, emporté par les discussions tantôt sérieuses tantôt rigolardes des deux acolytes d’à côté, et les bruits de la cité.

Génial le fond sonore!
Bon. On est sur place.
Et alors
Parce que maintenant on veut connaître la suite des aventures de ce nouveau venu au village.
Pourquoi ai-je l'impression que ce sera une longue histoire?
J'ai bourré une pipe exprès que j'ai mise de côté (ma maïs bien sûr).
Je l'allumerai pour relire les 2 premiers épisodes et le 3ème dans la foulée.
Merci. C'est un régal.

Alors William, je ne sais même pas s'il vivra des aventures tel Jansomme et ses compères. Lui il arrive pour passer un moment tranquille dans un endroit teanquille. Il visite, j'ai pas (encore ?) prévu de péripétie à notre ami.
J'écris ça pour me détendre aussi, pas pour me stresser lol

Pierrot Gourmand a écrit:Alors William, je ne sais même pas s'il vivra des aventures tel Jansomme et ses compères. Lui il arrive pour passer un moment tranquille dans un endroit teanquille. Il visite, j'ai pas (encore ?) prévu de péripétie à notre ami.
J'écris ça pour me détendre aussi, pas pour me stresser lol

Même pas un affrontement avec un troll égyptien ?

Ludoc a écrit:

Pierrot Gourmand a écrit:Alors William, je ne sais même pas s'il vivra des aventures tel Jansomme et ses compères. Lui il arrive pour passer un moment tranquille dans un endroit teanquille. Il visite, j'ai pas (encore ?) prévu de péripétie à notre ami.
J'écris ça pour me détendre aussi, pas pour me stresser lol

Même pas un affrontement avec un troll égyptien ?

Ou avec un barbare du nord qui a l'accent du sud ouest ?

On s'y croirait, bravo Pierrot !
J'ai l'impression que c'est le début d'une série d'aventures...
Le fil existe donc la suite viendra, c'est certain  

Très bien cette suite
Tu peux le faire partir en quête
La pipe philosophale pour transformer n importe quel plante en tabac exceptionnel

Pierrot Gourmand a écrit:Alors William, je ne sais même pas s'il vivra des aventures tel Jansomme et ses compères. Lui il arrive pour passer un moment tranquille dans un endroit teanquille. Il visite, j'ai pas (encore ?) prévu de péripétie à notre ami.
J'écris ça pour me détendre aussi, pas pour me stresser lol

Mais moi non plus je ne stresse pas. Les idées viennent toutes seules. S'il faut aller les chercher à la fourchette à escargot, merci, pas pour moi. Je peux te dire que je ne sais pas comment finira e boudin. Je m'amuse et j'espère vous amuser aussi. Sinon, je pense qu'on me le dirait. Je crois que c'est ça qui est plaisant: essayer de faire plaisir.
Et ton histoire fait plaisir. Alors, oui, j'espère que tu auras encore des idées. Mais ce ne sera amusant que si ça t'amuse, bien sûr. Et je suis sûr que ça va t'amuser alors je ne suis pas trop inquiet pour la suite.

Pipeman a écrit:Tu peux le faire partir en quête de
La pipe philosophale pour transformer n importe quel plante en tabac exceptionnel

Excellent ce scénario! Absolument excellent... Ma plume en frémit. Mais on va laisser Pierrot exploiter le filon, il est si bien parti!

Cioran avait écrit un truc comme "si on pouvait se voir à travers le regard des autres on disparaitrait en un instant".
Pas d'accord du tout pour le coup, me lire dans tes yeux, attablé à bavasser périque avec not' Boby m'a beaucoup touché.