Le coin de Gustave

J'adore particulièrement ces endroits... la vie qui surgit de la pierre. Belles photos. Merci.   

J'oubliais :
- 1 - Chapelle de Lannelou (XV -XVIe s.) en Bretagne.
- 2 - Commune de Larée dans le Gers.

Berny, Connais-tu le texte de Giono : "Pierres Vives"

Gustave a écrit:J'oubliais :
- 1 - Chapelle de Lannelou (XV -XVIe s.) en Bretagne.
- 2 - Commune de Larée dans le Gers.

Berny, Connais-tu le texte de Giono : "Pierres Vives"

Et bien non! Je suppose qu'il vaut la peine d'être lu?

Berny,

Jean Giono est né dans le comté de Nice trente cinq ans après son rattachement à la France.  C'est le fils  d'un  cordonnier Sarde et anarchiste. Si je commence par situer les origines de Giono, c'est parce que je pense qu'on ne peut pas comprendre son oeuvre sans savoir deux ou trois choses de lui, comme sa double cultures et sa participation à la guerre de 14-18.  Giono haïra la guerre, et tout les imbéciles nés quelque part, comme si cela donnait un droit sur le sol, une supériorité sur les autres. Un humaniste dans le sens le plus noble du terme. Son oeuvre est immense, je ne vais pas copier ici la liste, juste un petit conte, puisque porté à l'écran par un canadien Frédéric Back "L'homme qui plantait des arbres". Attention, à le lire un peu trop vite, on peut lui coller l'étiquette d'écolo avant la mode, si on croit cela, on a tout faux ! Giono, c'est plutôt un philosophe presque de l'école des cyniques. Un amoureux de la terre, un effronté, un insolent,  un moqueur qui écrit merveilleusement bien. 
 
Cordialement
Gus

Gustave a écrit: Un amoureux de la terre, un effronté, un insolent,  un moqueur qui écrit merveilleusement bien. 

Je n'ai lu que tout récemment (parce Giono avait été évoqué dans notre forum!) Le Chant du monde... Encore plus puissant que ce que j'imaginais.
À lire absolument, si possible à haute voix... Une écriture ample et forte comme les galets roulés par le fleuve...

Tu peux entendre Giono (en fouillant un peu sur Internet) dans des entretiens avec J. AMROUCHE - passionnant !
Tissot a enregistré "REGAIN" et J. Chevrier "COLLINE".

Gustave a écrit:Mon cher Littlesmoke,

Si tu aimes les lieux où la nature reprend ses droits, je t'offre avec plaisir quelques images d'églises à l'abandon. La première bien que restaurée, il y a une quinzaine d'années ne sert à rien (à 25 km au sud de Dinan).
La seconde subit l'abdication de tous pour son entretien. 

Je connais quelqu'un qui a souhaité qu'on lui loue gracieusement une toute petite chapelle pour en faire un studio d'enregistrement pour une chorale, en échange de son entretien. Refus catégorique du maire. C'était il y a quinze ans, depuis le vent, la pluie et les herbes dans les murs  détruisent petit à petit l'édifice.










©GusImage.

Quelle honte ce type d'attitude, le plus souvent en plus guidée par de sombres motifs de type politique débile (y en a qu'ont pas encore assimilé la révolution…)

Et pour vous tous les copains voici la Chapelle Saint Jaoua à Plouvien où j'habite maintenant (Plouvien est à 7-8km de Lannilis, un peu plus dans les terres…)

c'est vrai que c'est assez révoltant de laisser des bâtiments comme ça à l'abandon alors que des personnes seraient motivées à les entretenir...

Gustave a écrit:Je connais quelqu'un qui a souhaité qu'on lui loue gracieusement une toute petite chapelle pour en faire un studio d'enregistrement pour une chorale, en échange de son entretien. Refus catégorique du maire. C'était il y a quinze ans, depuis le vent, la pluie et les herbes dans les murs  détruisent petit à petit l'édifice.

Il y en a vraiment qui en tiennent une couche ! Surtout venant d'un maire ! Il a su donner une raison au moins, ou c'était juste pour affirmer un peu plus sa connerie ?

Merci pour ces magnifiques photos de lieux emprunts de sacré que les hommes n'ont pas été foutus de garder... Et là je parle des monuments et du sacré!

Sans être religieux, le sacré se perd (comme les monuments qui le représentent!) alors que notre humanité en est pétrie depuis ses origines et que ce monde en a grand besoin!

Aujourd'hui, on se prosterne devant les apparences, devant le futile et le virtuel, mais on est pas foutu de transmettre du sacré à nos descendants, alors que c'est l'essence même de l'humanité! Triste!

Ces lieux pourraient très bien servir à une foules d'activités artistiques ou culturelles... Dommage!

little smoke a écrit:Merci pour ces magnifiques photos de lieux emprunts de sacré que les hommes n'ont pas été foutus de garder... Et là je parle des monuments et du sacré!

Sans être religieux, le sacré se perd (comme les monuments qui le représentent!) alors que notre humanité en est pétrie depuis ses origines et que ce monde en a grand besoin!

Aujourd'hui, on se prosterne devant les apparences, devant le futile et le virtuel, mais on est pas foutu de transmettre du sacré à nos descendants, alors que c'est l'essence même de l'humanité! Triste!

Ces lieux pourraient très bien servir à une foules d'activités artistiques ou culturelles... Dommage!

comme tu le dit si bien,'sans être religieux',il n y a pas besoin de l être pour apprécier le batiment en lui-même et les personnes qui l ont construit,car a l époque ils n avaient pas les moyens modernes(pelleteuse,grues,mixer,....) pour construire de tels édifices,même si ils ne sont plus la pour l entendre,je dit    messieurs

little smoke a écrit:Merci pour ces magnifiques photos de lieux emprunts de sacré que les hommes n'ont pas été foutus de garder... Et là je parle des monuments et du sacré!

Sans être religieux, le sacré se perd (comme les monuments qui le représentent!) alors que notre humanité en est pétrie depuis ses origines et que ce monde en a grand besoin!

Aujourd'hui, on se prosterne devant les apparences, devant le futile et le virtuel, mais on est pas foutu de transmettre du sacré à nos descendants, alors que c'est l'essence même de l'humanité! Triste!

Ces lieux pourraient très bien servir à une foules d'activités artistiques ou culturelles... Dommage!

Concernant les chapelles que j'ai montrées elles ont encore la chance d'être "utilisées". La Chapelle Saint Sébastien à Lannilis fait partie de la paroisse et est donc utilisée régulièrement pour des pardons ou des prières. Quant à saint Jaoua il y a régulièrement des expos ce qui fait qu'à défaut de liturgie elle "vit" toujours. Mais c'est vrai qu'on est en Bretagne et que même si les gens sont mois religieux qu'auparavant ils restent attachés à ce genre de chose...

Heureusement pour eux et leurs descendants  !

J'aime l'idée de réutiliser ce genre de bâtiments même s'ils ne sont plus utilisés à d'autres fin que celles pour lesquelles elles étaient prévues à l'origine.

Typiquement une ancienne églises protestante à la Chaux-de-Fonds qui n'était plus utilisée maintenant elle a été désacralisée et c'est un théâtre et une salle de spectacle =)

McHysius a écrit:

Gustave a écrit: Un amoureux de la terre, un effronté, un insolent,  un moqueur qui écrit merveilleusement bien. 

Je n'ai lu que tout récemment (parce Giono avait été évoqué dans notre forum!) Le Chant du monde... Encore plus puissant que ce que j'imaginais.
À lire absolument, si possible à haute voix... Une écriture ample et forte comme les galets roulés par le fleuve...

J'ai également lu presqu'avec adoration ce Chant du monde... je partage tout à fait ton engouement.

histoire de mettre ma pierre à ce chant de la pierre, lors de mon passage chez Tabadoc, en octobre, en compagnie de Bretonnette, de sa sœur et son beau-frère, je  me suis rendu à la Pointe saint Mathieu où on peut voir, outre un phare et une garnison, de même qu'un memoriam et un très beau monument aux perdus en mer, les restes de l'abbaye saint Mathieu, construite du XI au XVe siècle.
À la Révolution française, les biens du clergé devinrent «domaine national». Ce fut le cas de l'abbaye qui fut vendue en 1796 pour servir de carrière pendant de nombreuses années.

"Le chant du monde" c'est du Giono première manière, rien de comparable avec le Giono d'après guerre. Ici la nature joue un rôle essentiel, les paysages ne sont pas des décors. Dans l’épopée d'Angelo le rapport social prime. Si j'ai détesté le film de Camus des années 60 « le chant du monde », par contre j'ai adoré, sans doute à cause de Juliette Binoche,  le « hussard »,  qui trahi pourtant l’œuvre de Giono (les gardiens du temple de Manosque détestent ce film !).
Savez-vous qu'il a réalisé "Crésus" avec Fernandel, pas un chef d’œuvre...

Gustave a écrit:"Le chant du monde" c'est du Giono première manière, rien de comparable avec le Giono d'après guerre. Ici la nature joue un rôle essentiel, les paysages ne sont pas des décors. Dans l’épopée d'Angelo le rapport social prime. Si j'ai détesté le film de Camus des années 60 « le chant du monde », par contre j'ai adoré, sans doute à cause de Juliette Binoche,  le « hussard »,  qui trahi pourtant l’œuvre de Giono (les gardiens du temple de Manosque détestent ce film !).
Savez-vous qu'il a réalisé "Crésus" avec Fernandel, pas un chef d’œuvre...

Le Hussard sur le Toit, un livre très prisé des médecins (à cause de la description de l'épidémie de choléra…).

Le Passeur a écrit:histoire de mettre ma pierre à ce chant de la pierre, lors de mon passage chez Tabadoc, en octobre, en compagnie de Bretonnette, de sa sœur et son beau-frère, je  me suis rendu à la Pointe saint Mathieu où on peut voir, outre un phare et une garnison, de même qu'un memoriam et un très beau monument aux perdus en mer, les restes de l'abbaye saint Mathieu, construite du XI au XVe siècle.
À la Révolution française, les biens du clergé devinrent «domaine national». Ce fut le cas de l'abbaye qui fut vendue en 1796 pour servir de carrière pendant de nombreuses années.

Ah tiens, il y a Audie...

j'aurais été étonné que tu ne la reconnaisses pas  

Pardon LePasseur, mais j'ai la manie de redresser les photos...  

Salutatous,
Vous ne le savez pas encore, je fais depuis une dizaine d'années des montages audio-visuels.
Pour le plaisir, mais aussi comme support aux animations que j'organise à la médiathèque ou encore pour des associations d'ici.
En ce moment je prépare un diaporama sur le monde agricole, histoire de varier un peu la voix de mes commentaires, je me tourne vers vous.
Si vous disposez d'un enregistreur numérique, si cette petite expérience vous tente, pouvez-vous, m'enregistrer le texte ci-dessous en Mp3 ou en Ogg.
Lire doucement, pas trop vite,  de façon régulière, sans intonation particulière, mais sans être triste.
D'avance, merci.
Gustave


©GusImage

- Pendant des siècles, le souci essentiel est celui de la nourriture que l'on tire du lieu où vivent les hommes.
Le monde rural était la base de la société.
Base sociale aussi : le pouvoir du propriétaire n'existe que parce qu'il est le maître de l'exploitation agricole, en oubliant que c'est sur le paysan que repose tout l'édifice.
Pendant des millénaires 95% de la population travaille la terre pour permettre à un petit nombre de vivre dans l'aisance , c'est l'assise du système économique et social.
Le premier besoin n'est pas le bonheur disait Saint-Just à la fin du XVIIIe, c'était "une idée neuve", mais la nourriture au jour le jour.
La famine, la malnutrition, les carences alimentaires étaient partout.
Il serait faux de penser les techniques agricoles stables et figées  pendant des siècles, de parler de routine paysanne quand de lentes mais considérables transformations se produisent au fil des siècles dans les labours, les variétés cultivées...
La vie paysanne c'est aussi, hélas, ce qu'en pense les contemporains.
Nous n'avons aucun texte émanant des paysans eux-mêmes avant la fin du XIXe siècle, les écrivains ne nous donnent que leurs visions de cette vie.
Cela dit, il faut savoir décrypter sous le mythe et les poncifs une part de la réalité des  temps anciens.
Les documents d'archives ne relatent que les "inventaires", les accords entre les communautés... au mieux une évocation des coutumes.
Derrière les textes, il faut voir la communauté humaine aux prises avec les difficultés et leur trouvant une solution.
Rien ne nous dit avant le siècle dernier comment réagit le paysan, ce qu'il pense au quotidien. Les chroniqueurs parlent des révoltes paysannes en arrangeant les événements  pour ne pas déplaire à  leurs maîtres.
Avant la grande révolution, on ne parlait pas de paysan, mais de "vilain" de "rustre" et de  "manant" .
On le peignait dans les peintures, les illustrations, les miniatures avec un physique laid et désagréable, il provoquait peur et répulsion.
On le décrivait sot, stupide, fourbe, égoïste et ingrat.
On naissait méprisable, on le restait.
Ce n'est pas la condition du paysan qui expliquait sa grossièreté, mais bien l'inverse.
Il est dans l'ordre des choses qu'il soit exploité.
La bonne conscience de l'aristocratie puis de la bourgeoisie est sauve.
Si le sort du laboureur est peu enviable, c'est qu'il n'est considéré que comme un sous-homme.
L'organisation sociale se trouve ainsi justifiée et légitimée.

Gustave a écrit:Pardon LePasseur, mais j'ai la manie de redresser les photos...  

Pas de problème pour moi, Gustave. Évidemment, les photos sont tout droit sorties de mes archives de voyage et nombre d'entre ces photos ont été faites en marchant (c'est d'ailleurs le cas de celle-ci).

Salutatous,

En ce 23e jour du mois de Pluviôse le bien nommé, de la 15e Décade selon le joli calendrier républicain de notre ami Philippe-François-Nazaire Fabre (j'adore Nazaire...enfin bof !) .
Comme vous le savez notre ami, plus connu sous le nom de Fabre d'Églantine a remplacé en son temps les saints du calendrier par des noms de fleurs,  de légumes et d'outils.
En ce jour donc, nous pouvons avoir une petite pensée pour la Dent-de-chien (Erythronium dens-canis) du latin dens-canis, nom donné à cause de son bulbe en forme de "dent de chien".
Hélas, aucune photo à vous proposer, nulle ne pousse dans mon ti jardin.

Plus sérieusement  en ce 11 février de 1950  le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) entrait en vigueur dans notre beau pays.
En 1926, le plus grand chef-cuisinier français Paul Bocuse arrivait sur terre, l'histoire ne dit pas s'il  trouva le lait de sa mère suffisamment goûteux...(MDR, mais j'ai honte !) 

Mon fils vole en ce moment vers la Martinique, je viens de regarder la météo, elle annonce de la pluie pour la semaine...  

Gus