Les vieilles racines de l'ours ...

Chers amis de la bouffarde,

Avant de m'inscrire sur ce forum, j'avais idée de redonner vie à toutes les vieilles pipes qui m'accompagnèrent durant mes années de fac jusqu'à mon post-doc à l'Université de Berkeley.

Elles sont humbles, à l'image des finances de l'époque, mais j'ai grand plaisir à les retrouver près de 35 ans plus tard. Après ponçage de certains vernis craquelés et des bosses laissées par le temps, je suis surpris de voir très peu, voir aucun mastic sur ces pipes industrielles. Tel n'est plus le cas, hélas, dans ces gammes de prix.

Les voici prêtes à m'accompagner pour de longues nuits d'observations, la tête dans les étoiles (ou plutôt derrière un écran d'ordinateur) :

Dans l'ordre :

La géante de BC, qui avala plus d'eau salée que de tabac pendant les quarts à la barre des voiliers que je convoyais vers les Antilles pour financer mes études.

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Un peu plus tard, la makalu, dont les principaux avantages sont de tenir plus de deux heures sans recharger et de pouvoir la poser à plat sur une table.

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Comme me l'a dit une étudiante ce matin à l'inter-cours, à qui je prêtais du feu pour allumer sa clope. "Waow ! Ça, c'est pas une pipe de pédé !" Et se retournant vers un de ses copains, un peu fluet : "C'est pas toi qui fumerait un engin pareil". Devant l'hilarité générale et les gestes obscènes de certaines donzelles visiblement intéressées par autre chose, j'ai préféré bâttre en retraite. De retour dans l'amphi, c'est au cri de "La Pipe, la Pipe !", que je fus accueilli, avant de la poser bien en évidence sur la chaire, (juste en dessous du panneau d'interdiction de fumer) et de reprendre le cours de mes équations différentielles du second ordre.

Deux Parker, achetées à Oxford lors d'une conférence universitaire sur la théorie du multivers que l'on appelait encore théorie de l'école de Copenhague.

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La toute petite Rio de BC offerte par une amie qui aujourd'hui à rejoint ... les étoiles.

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La Chacom festival offerte par mon grand-père pour ma double maîtrise de mathématiques fondamentales et de physique nucléaire.

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Puis les rodhésiennes de BC qui m'accompagnèrent pendant les longues années de thése. La old root pour le doctorat de mathématiques et la frégate pour le doctorat de physique.

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Enfin, mes bouts de papier en poche, avant de m'envoler vers la Californie pour un séjour qui dura 8 années, j'achetais ma première vraie pipe d'artisan, la Glorieuse, lors de vacances jurassiennes.

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Enfin, pour fêter ma nomination au rang de professeur des Universités, j'acquis cette petite Lacroix 5 * B à Saint-Claude.

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Il y en aura bien d'autres, mais aucune n'aura le goût de ces années heureuses.

De très belles pipes ma foi !

Si je ne m'abuse, je crois qu'il y a quelqu'un dans ce manoir qui risque de s’intéresser à ta glorieuse.

Ma glorieuse est un tout petit brûle gueule acheté chez J. Masson à une époque où l'on comptait encore en francs.

Ma préférée: la Old Root (et dire qu'avant je ne jurais que par les billiard !)

Très sympa la Glorieuse, j'aime beaucoup ! Et celles traitées à l'eau de mer sont en très bon état je trouve, belle restauration. Dis-donc ils sont plutôt détendus les étudiants en physique/math !

Pour la makalu, achetée en décembre 1981, elle a bien été protégée par le vernis d'origine tout craquelé que j'ai du poncer pour l'éliminer. Heureusement, il y a de la matière sur ces grosses pipes.

La géante qui elle à été achetée en février 1980 a toujours été protégée par de la cire d'abeilles type antiquaire.

Par contre, toutes deux étaient devenues infumables car le sel a pour effet de dissoudre le carbone en laissant s'écouler une saumure âcre avec la condensation. J'ai bien failli déculotter intégralement ces deux pipes, mais finalement ce n'a pas été nécessaire.

Ayant songé un temps de les remplacer, je suis effaré du prix auquel BC vend ces pipes. Pas loin de 270 euros pour la makalu ! On est pourtant loin de la qualité d'une pipe artisanale.

Concernant les rodhésiennes (n°1025 chez BC), c'est une forme que j'apprécie particulièrement (avec les bulldog Haïti qui elles sont droites et en diamant). Leur long tuyau semi-courbe les rend très agréables à fumer. Par contre, ces formes classiques ne sont plus du tout à la mode et sont difficiles à trouver dans les civettes.

Pour les étudiant(e)s, on verra cela après les partiels de février ...

Tabadoc a écrit:Ma préférée: la Old Root (et dire qu'avant je ne jurais que par les billiard !)

bah oui maintenant,t'es plustôt snooker

très belles pipes cher Dubhe 

Des ancêtres ... comme celui qui les fument.

Dubhe a écrit:Des ancêtres ... comme celui qui les fument.

bah bah bah,elles tiennent encore la route,et tu n es pas un   heiiiin,didiou

Certes ! Mais je ne suis pas loin de devenir un ours ... blanc ! Ceci-dit, cher Kenshiro, tu verras une barbe blanche donne de l'autorité .

Dubhe a écrit:Certes ! Mais je ne suis pas loin de devenir un ours ... blanc ! Ceci-dit, cher Kenshiro, tu verras une barbe blanche donne de l'autorité .

heuuuuuuuu dit dit dit,tu crois que ça fonctionnera aussi avec un bouc blanc,l'autorité

ou vu que c est qu un bouc,ça serais une demi-autorité  

L'autorité est naturelle chez le fumeur de pipe. Le bouc ne fait que la sublimer ! 

D'ailleurs, par les temps qui courent, je vais peut-être bien y venir, cher ami.

C'est de bien jolies pipes et un sacré parcours que tu as là.

Félicitations pour les deux.

Agréable présentation historique de tes pipes, Dubhe.  C'est tellement beau de pouvoir relier des souvenirs à nos pipes, les moments et évènements lors desquels on les a acquises.  Merci !

de bien belles bouffardes.. hé oui.. on s'y attache à ces petites créatures

Quelle belle revue cher Dubhe, que de belles pipes pour un parcours qui est pour le moins incroyable, et pourtant.

Merci du partage.

En relisant ces lignes et vos commentaires, je prends conscience que la pipe à toujours été une compagne fidèle dont l'achat a jalonnée les moments heureux de mon existence et m'a accompagnée dans les épreuves de la vie.

Sur le parcours, il est très linéaire. C'est le mal français ! Aux USA, vous pouvez arrêter vos études, les reprendre dix années plus tard et soutenir une thèse à 40 ans passés, enseigner quelques années, repartir dans le privé et enseigner de nouveau. Tout le monde trouvera cela très bien car l'expérience de la vie et la maturité sont valorisées. En France, c'est pour le moins suspect, pour ne pas dire impossible. Et c'est bien dommage.

Ceci dit, je ne regrette rien. Mes amis qui ont fait Polytechnique et l'ENA ont certes matériellement mieux réussi. Mais l'Université, m'a offert la liberté et permis de rencontrer des êtres extraordinaires, comme mon ami et Maître, Pierre Gilles de Gennes. Combien de bouffardes et lui de cigarettes nous avons pu fumer au Boudin sauvage, (le restaurant de son épouse à Orsay) à refaire le monde !

Oui, comme le titre du merveilleux livre de poésie en prose de Pablo Neruda, J'avoue que j'ai vécu !

Bonnes volutes à tous.

Algir a écrit: Quelle belle revue cher Dubhe, que de belles pipes pour un parcours qui est pour le moins incroyable, et pourtant.
Merci du partage.

+1...

Et bien ça fait plaisir de lire une telle articulation entre ce que tu es et les pipes que tu as. Je n'irai pas plus loin dans le commentaire si ce n'est de te dire merci du partage.

Dubhe a écrit:Des ancêtres ... comme celui qui les fument.

Des ancêtres, des ancêtres… Mais est-ce que j'ai une gueule d'ancêtre ???

Tu as raison Tabadoc. Vive la maturité et la Vie !

PS : Tu as bien noté que je ne parle pas de sagesse ...

Tabadoc a écrit:

Dubhe a écrit:Des ancêtres ... comme celui qui les fument.

Des ancêtres, des ancêtres… Mais est-ce que j'ai une gueule d'ancêtre ???

hum hum                                                                                     

kenshiro a écrit:

Tabadoc a écrit:

Dubhe a écrit:Des ancêtres ... comme celui qui les fument.

Des ancêtres, des ancêtres… Mais est-ce que j'ai une gueule d'ancêtre ???

hum hum                                                                                     

 attends que je t'attrape chenapan !