Le piège 61 l'illustration est de Brase d'Anjou

william1941 Mer 15 Fév 2023 - 1:38

Chapelier s’installe dans son fauteuil.
Il ne dit rien.
Il attend.
La visiteuse ne quitte pas des yeux le bureau et les bijoux.
Il demande brusquement :
« Votre nom ?
- Clémentine Kléber
- Vous m’expliquez…
- J’ai épousé le frère de Marie-Hélène.
- Comment s’appelle-t-il ?
- Il est mort.
- Excusez-moi.
- Il y déjà plus cinq ans.
- Comment s’appelait-il ?
- Léonard.
Il était le cadet de sa sœur de sept ans. »
Chapelier prend sa serviette et sort les photos de Déprisieux et de Kléber qui ont été fournies par la DGSI et les met devant se visiteuse.
« Vous connaissez ces personnes.
(Elle regarde les clichés avec attention)
- Non.
- Vous êtes sûre.
- Absolument ».
La porte de la brigade s’ouvre et Grindier entre dans la salle des inspecteurs
Chapelier lui fait signe d'y rester.
« Vous connaissez ces bijoux ?
- Oui. Ils sont à nous.
- Qui : nous ?
- Marie-Hélène et moi.
- Vous avez les mêmes bijoux
- Oui. »
Chapelier se lève et va rejoindre Grindier
« Est-ce que la canne trouvée chez Kléber est revenue ?
- Je ne crois pas.
- Elle a l’air de te connaître.
Tu as une idée ?
- Non. Et sa tête ne me dit rien.
- Si quelque chose te revient… »
Il revient dans son bureau et se rasseoit.
Il la regarde droit dans les yeux :

Le piège 61 l'illustration est de Brase d'Anjou Clzome10

« Vous jouez aux échecs ? »
(Elle a un geste de surprise mais ses yeux ne cillent pas.)
- Oui. Avec mon frère.
(Chapelier toque sur la baie vitrée et fait signe à Grindier de les rejoindre.)
- Pourquoi êtes-vous là.
- Parce que mon frère et ma belle-sœur ont disparu.
(Chapelier et Grindier échangent un regard)
- Il y a longtemps ? -demande Grindier.
- Plus de six mois
- Et vous ne…. , commence-t-elle.
ChapelIier la coupe.
- Ils ont disparus ensemble.
- Oui. Nous devions aller tous les trois au théâtre de l’Atelier.
Ils ne sont pas venus. Et je n’ai pas réussi à les joindre au téléphone.
Je suis rentrée chez nous.
- Chez nous ? C’est-à-dire ?
- J’habitait avec Marie-Hélène. On économisait sur le loyer.
- Qu’avez-vous fait ensuite ?
- Je savais que tous les deux étaient des anciens de la DGSI et qu’ils avaient gardé des liens avec eux.
Je suis allé à la DGSI et je leur ai dit ce qu’il se passait.
Ils m’ont dit qu’ils allaient se renseigner et qu’ils me tiendraient au courant.
J’y suis retourné plusieurs fois mais c’était toujours la même réponse : l’enquête est en cours.
Ils m’ont dit que je ne pouvais plus habiter chez ma belle-sœur ni aller chez mon frère.
Ils ne m’ont rien laisser emporter. Rien.
Ils m’ont demandé de leur donner les clefs des deux appartements – j’avais les clefs de l’appartement de mon frère.
- Pourquoi venez-vous nous voir ?
- J’ai entendu que des policiers enquêtaient aux domiciles de mon frère et de ma belle-sœur.
Je me suis relogée tout près de chez ma belle-sœur.
Je vous ai vu et j’ai entendu appeler ‘Grindier !’ par un policier. Je l’ai vu se retourner.
C’est comme cela que je l’ai reconnue tout à l’heure.
- Et moi ?
- Vous, votre photo parue plusieurs fois dans la presse et vous êtes même passé à la télé.
Je vous ai vu chez Marie-Hélène mercredi. »
Il regarde Grindier et demande
« Vous auriez une photo de votre frère et de votre belle-sœur ? »