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"Un crime au manoir" - ECRITURE
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"Un crime au manoir" - ECRITURE
MERCI DE NE REPONDRE A CE FIL QUE PAR VOS TEXTES DEDIES AU CONCOURS ET RIEN D'AUTRE . Merci
Et voilà, je crée ce fil pour permettre aux motivés de participer au concours dans sa version "écriture".
Asmascega, voilà enfin de quoi donner libre court à ta question
Je me permets néanmoins de reposter l'introduction en premier, qui sera ma participation :
Et voilà, je crée ce fil pour permettre aux motivés de participer au concours dans sa version "écriture".
Asmascega, voilà enfin de quoi donner libre court à ta question
Je me permets néanmoins de reposter l'introduction en premier, qui sera ma participation :
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Suzan hated literature, she'd much prefer to read a good book - Terry Practchett
Pierrot Gourmand- Monument
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Localisation : Troyes
Intro
La pluie tombe sur le toit du manoir par cette fraîche soirée de printemps. Il fait encore jour, bien qu'il semble déjà que la nuit soit tombée tellement les nuages ont assombri le ciel. Le vent souffle et laisse entendre son chant sous certaines portes mal isolées, et les gouttes frappent les vitres des fenêtres de l'aile ouest, renforçant la sensation de froid et d'humidité ambiante.
Les membres se sont pour la plupart regroupés dans certains salons pour discuter tranquillement en attendant que l'orage et la nuit se passent. Certains rajoutent du bois dans les cheminées tandis que d'autres rajoutent un plaid sur leurs jambes, leurs corps bien blottis au fond des fauteuils club.
Tout à coup, un cri d'effroi. Cela provient du côté des chambres. Les membres les plus vigoureux s'y précipitent, courent dans les couloirs d'ordinaires si calmes et feutrés pour découvrir l'origine des plaintes de paniques.
- Elle a disparu ! Elle a disparuuuuu !
C'est La_Barbe que les premiers membres arrivés sur place découvre, assis par terre, adossé à son lit. La chambre et son bureau sont sens dessus dessous. La_Barbe quant à lui reste prostré, le visage entre ses mains. Lorsque le premier ose lui demandé ce qui est arrivé, La_Barbe relève ses yeux rougis par l'inquiétude.
- Ma pipe ! Ma belle pipe que j'avais été cherché si loin de chez moi avec ma chère et tendre. Un cadeau. Ma chère pipe a disparu ! Confie-t-il avant de replonger dans un sanglot.
- Tu es sûr d'avoir bien cherché? Oui ! J'étais sorti faire un tour dans le parc, et quand je suis revenu, impossible de la retrouver. Ni dans la poche de ma veste où j'ai l'habitude de la remiser une fois mon bol terminer, ni dans les tioirs de mon bureau, ni même sous l'oreille ou la couette du lit, vu qu'il m'arrive parfois de m'endormir la pipe au bec. Rien. Elle est partie en fumée.
- Et là où tu stockes ton tabac?
- Quelle bonne blague ! Bien sûr que j'ai vérifié aussi. Nulle part vous dis-je.
Après que deux ou trois membres des plus proches amis de La_Barbe séjournant au manoir ce jour là aient également fait le tour de la chambre, ils tombèrent tous d'accord sur le fait qu'un crime venait bel et bien d'être commis en leur sein.
De retour au salon, ils avisent les autres membres de la situation, et les plus fins limiers des résidents décident alors d'ouvrir une enquête.
Les membres se sont pour la plupart regroupés dans certains salons pour discuter tranquillement en attendant que l'orage et la nuit se passent. Certains rajoutent du bois dans les cheminées tandis que d'autres rajoutent un plaid sur leurs jambes, leurs corps bien blottis au fond des fauteuils club.
Tout à coup, un cri d'effroi. Cela provient du côté des chambres. Les membres les plus vigoureux s'y précipitent, courent dans les couloirs d'ordinaires si calmes et feutrés pour découvrir l'origine des plaintes de paniques.
- Elle a disparu ! Elle a disparuuuuu !
C'est La_Barbe que les premiers membres arrivés sur place découvre, assis par terre, adossé à son lit. La chambre et son bureau sont sens dessus dessous. La_Barbe quant à lui reste prostré, le visage entre ses mains. Lorsque le premier ose lui demandé ce qui est arrivé, La_Barbe relève ses yeux rougis par l'inquiétude.
- Ma pipe ! Ma belle pipe que j'avais été cherché si loin de chez moi avec ma chère et tendre. Un cadeau. Ma chère pipe a disparu ! Confie-t-il avant de replonger dans un sanglot.
- Tu es sûr d'avoir bien cherché? Oui ! J'étais sorti faire un tour dans le parc, et quand je suis revenu, impossible de la retrouver. Ni dans la poche de ma veste où j'ai l'habitude de la remiser une fois mon bol terminer, ni dans les tioirs de mon bureau, ni même sous l'oreille ou la couette du lit, vu qu'il m'arrive parfois de m'endormir la pipe au bec. Rien. Elle est partie en fumée.
- Et là où tu stockes ton tabac?
- Quelle bonne blague ! Bien sûr que j'ai vérifié aussi. Nulle part vous dis-je.
Après que deux ou trois membres des plus proches amis de La_Barbe séjournant au manoir ce jour là aient également fait le tour de la chambre, ils tombèrent tous d'accord sur le fait qu'un crime venait bel et bien d'être commis en leur sein.
De retour au salon, ils avisent les autres membres de la situation, et les plus fins limiers des résidents décident alors d'ouvrir une enquête.
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Pierrot Gourmand- Monument
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Re: "Un crime au manoir" - ECRITURE
-J'accuse le colonel Moutarde dans la salle de billard, avec le chandelier!
Ainsi formulais-je la théorie que j'avais patiemment mise au point et dont j'étais absolument certain. Les autres joueurs à la table me regardèrent avec étonnement, se demandant probablement comment j'avais pu élaborer si vite cette conclusion. Je les imaginais chacun encore à plusieurs tours d'avoir acquis une certitude quant à l'identité du coupable. Fier de gagner enfin une partie à ce jeu, et alors que je m'apprêtais à regarder les cartes cachées qui devaient vérifier ma théorie et confirmer ma victoire, un violent éclair s'abattit tout près du manoir, faisant trembler les murs. Je sursautais et lâchais les cartes qui se répandirent en vrac sur le plateau de jeu, cependant qu'au même instant, toutes les lumières s'éteignaient. Heureusement, les feux étant allumés dans la plupart des cheminées du manoir, nous ne fûmes pas plongés dans le noir. Tout au plus avions nous besoin d'allumer quelques bougies pour compléter l'éclairage rougeoyant que nous offrait la flambée. Ce fut Berny qui, en tant qu'intendant, savait où se trouvaient les bougies, aussi partit-il en chercher dans la salle à manger. C'est à ce moment précis que survint le cri qui fit immédiatement cesser les discussions et s'interrompre les montées de volutes. Il s'écoula quelques secondes durant lesquelles aucun d'entre nous ne bougea. Une sueur froide avait parcouru mon dos, et je demeurais tétanisé, presque tremblant malgré la chaleur toute proche du feu de cheminée. Nous étions une douzaine dans la pièce, et ce furent les plus proches de la porte qui se décidèrent enfin à bouger et aller voir qui avait pu crier ainsi. Je vis donc PAT 1er, Weston, NeuveMaison et Arôme se précipiter dans le couloir, puis nous les entendîmes monter rapidement les escaliers menant aux étages. S'écoulèrent de nombreuses minutes au cours desquelles nous nous regardions les uns les autres en silence, visiblement nerveux, avant que quelques uns des membres qui étaient montés ne redescendent nous expliquer la cause de ce cri. Ce fut Weston qui parla, nous annonçant gravement que La Barbe avait égaré sa pipe et que tous ses efforts pour la retrouver s'étaient jusqu'à présent avérés inutiles. Il alla jusqu'à nous répéter fidèlement les explications de La Barbe: "Ma belle pipe que j'avais été chercher si loin de chez moi avec ma chère et tendre. Un cadeau. Ma chère pipe a disparu! J'étais sorti faire un tour dans le parc, et quand je suis revenu, impossible de la retrouver. Ni dans la poche de ma veste où j'ai l'habitude de la remiser une fois mon bol terminé, ni dans les tiroirs de mon bureau, ni même sous l'oreiller ou la couette du lit, vu qu'il m'arrive parfois de m'endormir la pipe au bec. Rien. Elle est partie en fumée."
Ainsi formulais-je la théorie que j'avais patiemment mise au point et dont j'étais absolument certain. Les autres joueurs à la table me regardèrent avec étonnement, se demandant probablement comment j'avais pu élaborer si vite cette conclusion. Je les imaginais chacun encore à plusieurs tours d'avoir acquis une certitude quant à l'identité du coupable. Fier de gagner enfin une partie à ce jeu, et alors que je m'apprêtais à regarder les cartes cachées qui devaient vérifier ma théorie et confirmer ma victoire, un violent éclair s'abattit tout près du manoir, faisant trembler les murs. Je sursautais et lâchais les cartes qui se répandirent en vrac sur le plateau de jeu, cependant qu'au même instant, toutes les lumières s'éteignaient. Heureusement, les feux étant allumés dans la plupart des cheminées du manoir, nous ne fûmes pas plongés dans le noir. Tout au plus avions nous besoin d'allumer quelques bougies pour compléter l'éclairage rougeoyant que nous offrait la flambée. Ce fut Berny qui, en tant qu'intendant, savait où se trouvaient les bougies, aussi partit-il en chercher dans la salle à manger. C'est à ce moment précis que survint le cri qui fit immédiatement cesser les discussions et s'interrompre les montées de volutes. Il s'écoula quelques secondes durant lesquelles aucun d'entre nous ne bougea. Une sueur froide avait parcouru mon dos, et je demeurais tétanisé, presque tremblant malgré la chaleur toute proche du feu de cheminée. Nous étions une douzaine dans la pièce, et ce furent les plus proches de la porte qui se décidèrent enfin à bouger et aller voir qui avait pu crier ainsi. Je vis donc PAT 1er, Weston, NeuveMaison et Arôme se précipiter dans le couloir, puis nous les entendîmes monter rapidement les escaliers menant aux étages. S'écoulèrent de nombreuses minutes au cours desquelles nous nous regardions les uns les autres en silence, visiblement nerveux, avant que quelques uns des membres qui étaient montés ne redescendent nous expliquer la cause de ce cri. Ce fut Weston qui parla, nous annonçant gravement que La Barbe avait égaré sa pipe et que tous ses efforts pour la retrouver s'étaient jusqu'à présent avérés inutiles. Il alla jusqu'à nous répéter fidèlement les explications de La Barbe: "Ma belle pipe que j'avais été chercher si loin de chez moi avec ma chère et tendre. Un cadeau. Ma chère pipe a disparu! J'étais sorti faire un tour dans le parc, et quand je suis revenu, impossible de la retrouver. Ni dans la poche de ma veste où j'ai l'habitude de la remiser une fois mon bol terminé, ni dans les tiroirs de mon bureau, ni même sous l'oreiller ou la couette du lit, vu qu'il m'arrive parfois de m'endormir la pipe au bec. Rien. Elle est partie en fumée."
PAT 1er nous précisa aussi que notre pauvre camarade était pour l'instant prostré dans sa chambre, et qu'il valait mieux ne pas venir le déranger, Arôme restant avec lui le temps de le consoler. Il ajouta que, afin d'aider à retrouver la pipe, il serait bon que chacun essaye de chercher dans les lieux les plus fréquentés du manoir, au cas où La Barbe l'aurait simplement faite tomber quelque part. Je ne sais pas qui tenta à ce moment là cette blague maladroite, mais j'entendis quelqu'un dans le fond du salon dire:
-Eh, Mycroft, il faudrait qu'on fasse appel à ton frère pour résoudre ce mystère!
Sur le coup, je me suis dit qu'il y aurait eu plus simple comme blague, Frère Cadfael étant parmi nous, mais comme personne ne ria à la blague qui venait d'être formulée, je préférais ne pas faire ma remarque. Il était d'ailleurs normal que personne ne soit d'humeur à rire, vu les circonstances. Et le tonnerre continuait de gronder régulièrement, comme pour maintenir irrémédiable cette ambiance dramatique.
Sur le coup, je me suis dit qu'il y aurait eu plus simple comme blague, Frère Cadfael étant parmi nous, mais comme personne ne ria à la blague qui venait d'être formulée, je préférais ne pas faire ma remarque. Il était d'ailleurs normal que personne ne soit d'humeur à rire, vu les circonstances. Et le tonnerre continuait de gronder régulièrement, comme pour maintenir irrémédiable cette ambiance dramatique.
Nous décidâmes donc, suivant la suggestion de PAT 1er, de nous disperser afin de chercher un peu partout, Little Smoke et Brunaros se dévouant même pour aller chercher dehors malgré ce temps de chien.
Demangep, Scaferlati et moi nous sommes tout d'abord dirigés vers la salle à manger, mais lorsque nous y sommes arrivés, nous avons vu que Berny était déjà sur place. Il semblait un peu perplexe. Comme nous lui demandions ce qui le tracassait, il répondit qu'il avait trouvé une sphère de cristal posée sur chacun des six fauteuils de la pièce. Ça n'avait en effet rien de commun, mais nous préférâmes le laisser à ses interrogations pour l'instant, et nous sommes alors montés aux étages pour aller regarder dans les couloirs.
Les lumières étaient éteintes, mais un éclair nous fit apercevoir la silhouette de Hans Trolljegeren qui se mouvait furtivement à l'autre extrémité du couloir, son fusil sur le dos. Je dois dire que cet individu me fait un peu peur, aussi je suggérais, en toute bravoure, de l'éviter et de commencer à jeter un œil dans les chambres qui se trouvaient de notre côté du corridor. Demangep fit remarquer que cela n'était pas très moral de fouiller les chambres des autres de cette façon, mais Scaferlati soumit alors l'idée que quelqu'un aurait pu voler la pipe de La Barbe. Songeant que s'il y avait effectivement un voleur au sein du manoir, et que ce ne pourrait être que le troll qui nous avait déjà fait tant de mal, nous finîmes par reconnaître qu'il ne faudrait pas laisser passer une occasion de démasquer ce sinistre personnage. Nous poussions donc la première porte afin d'entrer dans la chambre, mais un instant de surprise nous figea alors: nous étions dans une pièce dont la décoration, très hétéroclite, était même à la limite de la bizarrerie. Un œuf de bison posé sur un socle, un sablier rempli de sucre, un chandelier tordu dans lequel se trouvait une bougie tordue (ce qui rendait la mèche à nouveau droite), une plante enfermée dans une cage à oiseau (sans doute pour ne pas qu'elle s'enfuie?), une Bible dédicacée par Jésus Christ, une encyclopédie en cent douze tomes de trois pages chacun, un œil de verre dans un verre d'eau lui-même posé sur un sous-verre représentant un œil, etc. Au lustre étaient suspendus un jambon, une grappe de bananes, et un grand manteau de cuir marron. Je me demandais pourquoi le manteau n’était pas accroché au porte-manteau situé à côté de la porte, et sur lequel plusieurs cannes et parapluies étaient suspendus; et par le même coup, pourquoi ces derniers n’étaient pas dans le porte-parapluie situé juste en dessous et duquel dépassaient le bec d’un hautbois, la garde d’un fleuret, et la pointe torsadée d'une dent de narval. Je compris que nous devions être dans la chambre d'un des Loufoques, et parmi les plus atteints. Je remarquais alors le nom figurant sur la porte; je ne fus pas étonné de lire: Kenshiro. Nous regardions un peu partout mais sans oser déplacer ni déranger quoi que ce soit, ce qui, j'en conviens, revenait à peu près au même que ne rien faire. Mais nous nous sentions un peu coupables de fouiller la chambre d'un de nos camarades. Se sentir coupable est un comble pour des gars jouant aux détectives...
Entendant des pas approcher, nous sortîmes précipitamment de la chambre de Kenshiro en prenant bien soin de refermer doucement la porte, et en prenant un air innocent, pour faire comme si nous ne fouillions que le couloir. Grand bien nous en pris, car nous vîmes alors arriver Kenshiro lui-même, accompagné de Mycroft et de Ma Beutche. Ces derniers nous demandèrent:
-Rien par là?
-Non, on a juste vu Hans passer là-bas. Mais je ne crois pas que ce soit la pipe de La Barbe qu'il cherche.
-Toujours ses trolls?
-Sûrement. D'ailleurs on a eu une idée à ce propos: et si le troll qui nous embête depuis un certain temps avait volé la pipe de La Barbe? Dans ce cas, ce ne serait pas la peine de chercher dans les endroits les plus fréquentés, il suffit de chercher dans les chambres afin de trouver qui est le voleur. Ça nous permettrait de faire d'une pierre deux coups en permettant de démasquer le troll en plus de retrouver la pipe.
Mycroft répondit:
-Oui, ça n'est pas une mauvaise idée. Mais il faut alors s'assurer que chacun aille fouiller une chambre autre que la sienne, sans quoi le troll pourrait déjouer ce plan. De plus, je pense que nous ne devrions pas présumer trop tôt d'un vol, car rien ne prouve que c'en est un, et nous devrions donc continuer à chercher dans les salons et les couloirs.
-Et dehors.
-Oui. Mais LS est revenu nous dire qu'il fait trop sombre pour voir quoi que ce soit, et que si La Barbe a perdu sa pipe dehors, alors il vaut mieux attendre demain pour y continuer les recherches.
Ma Beutche intervint à son tour:
-Rien ne nous permet d'être certain qu'un voleur, s'il y en a bien un, ait caché la pipe dans sa chambre; d'ailleurs il l'a peut-être encore sur lui.
-Mais ça deviendrait vraiment n'importe quoi de tous se fouiller les uns les autres. Déjà que la suspicion règne depuis que l'on sait qu'un troll rôde parmi nous, il ne faudrait pas attiser cette situation de cette façon là. Faisons d'abord ce qui est le plus évident, et continuons à fouiller les lieux. Si ça ne donne rien, alors nous aviserons, répliqua Mycroft.
Tout le monde acquiesça à ces sages paroles, et nous décidâmes donc de nous organiser ainsi: Mycroft et Ma Beutche iraient avertir les autres de notre idée de fouiller les chambres en prenant bien soin de faire fouiller les chambres du premier étage par ceux résidant au second, et inversement, tandis que Kenshiro se joindrait à Scaferlati, Demangep et moi pour aller voir à la chambre de La Barbe s'il allait mieux, avant de retourner au rez-de-chaussée pour y continuer la fouille des salons.
En nous rendant à l'autre étage, où se situait la chambre de La Barbe, Kenshiro nous demanda:
-Et vous avez commencé à regarder dans certaines chambres?
-Non, mon lapin, ais-je répondu.
Je ne pus cependant m'empêcher de le dire avec un air gêné qui dut lui mettre la puce à l'oreille. Mais il ne dit rien, ce qui me rassura.
Le tonnerre continuait de se faire entendre, et les murs continuaient à trembler à chaque fois qu'un éclair s'abattait trop près du manoir, dans le parc.
En montant les escaliers, nous avons alors rencontré Rascar Capac et le Capitaine Haddock, qui nous dirent avoir trouvé une boule de cristal sur l'un des fauteuils du boudoir du 2eme étage. Comme personne d'autre ne s'y trouvait, ils descendaient pour demander aux autres s'ils savaient ce que c'était. Je les informais de la découverte similaire de Berny au rez-de-chaussée. Ça faisait en tout sept boules de cristal. Je trouvais ça curieux, mais je dois avouer que je ne croyais pas qu'il y avait le moindre rapport avec cette affaire de pipe perdue. Ils décidèrent d'aller la ranger avec les six autres en attendant de comprendre ce que c'était.
Une fois parvenus au second étage, il ne nous fut pas difficile de trouver la chambre de La Barbe. Voyant que la porte était ouverte et que Arôme était toujours là, nous nous sommes décidés à entrer. Assis sur son lit, La Barbe nous regarda d'un air triste. Le feu dans sa cheminée était beau et chaud, mais en dehors de cela, la chambre était dans un drôle d'état: les tiroirs étaient ouverts, des papiers, des vêtements et d'autres choses encore étaient éparpillées un peu partout, et même les draps du lit avaient été enlevés. Il avait en effet cherché vraiment partout, et il était certain que la pipe n'était pas dans cette pièce.
Nous lui avons expliqué notre théorie, et nous tentions de le réconforter en lui disant que tout le monde s'était attelé à la tâche, cherchant partout. Il ne nous répondit pas, et Arôme nous dit qu'il valait peut être mieux le laisser maintenant. Nous quittâmes alors la pièce tous les cinq, Arôme décidant de nous suivre.
Redescendus au salon dans lequel nous étions il y a quelques dizaines de minutes, nous nous arrêtâmes de chercher un instant pour nous asseoir près du feu qui, abandonné, avait tendance à s'éteindre. Arôme entreprit d'essayer de le ranimer, mais manifestement la gestion du feu n'était pas son point fort, et Scaferlati s'occupa de prendre le relais. Quelques autres de nos camarades, revenus eux aussi bredouilles de leurs explorations, nous rejoignirent au salon. Parmi eux, La Fripaille et Odoacre, qui prétendirent avoir fouillé les caves sans succès, n'ayant rien trouvé d'autre qu'un vieux squelette. Probablement Oscar...
Installés autour du feu désormais ravivé, nous prîmes quelques minutes pour réfléchir silencieusement à cette histoire.
Mes pensées, exacerbées par la tension de ce soir d'orage, dansaient dans ma tête, et j'avais du mal à me concentrer sur une seule à la fois. Je pensais à plusieurs choses, et j'avais le sentiment qu'elles étaient liées. Je devais faire un effort pour comprendre quel était leur lien.
J'avais remarqué plusieurs détails curieux. Pour commencer, le feu dans la cheminée de la chambre de La Barbe flambait magnifiquement bien, comme s'il avait été entretenu attentivement jusqu'à très récemment. Or, cela ne pouvait pas être Arôme qui avait entretenu le feu après son arrivée dans la chambre de La barbe, puisqu'il n'avait même pas réussi à ranimer celui du salon. Ensuite, La Barbe prétendait avoir "fait un tour dans le parc", alors que l'orage, qui était sur nous depuis le début de l'après-midi, n'était pas exactement le genre de temps à permettre des ballades tranquilles et relaxantes. Donc soit La Barbe avait menti et il n'était pas sorti, soit il était sorti mais pour une autre raison qu'une simple ballade, une raison qu'il avait voulu nous cacher. De plus, je trouvais qu'un cri d'effroi tel que celui que nous avions entendu ne pouvait être que le cri de quelqu'un de surpris, et non pas de quelqu'un qui a eu plusieurs minutes de recherches pour prendre conscience de son malheur. Or manifestement, La Barbe avait eu le temps de bien chercher avant de crier.
Une théorie semblait s'assembler d'elle même dans ma tête: et si La_Barbe avait lui même provoqué la disparition de sa propre bouffarde? Si le feu dans sa chambre était très haut, c'est peut être parce qu'avant de crier, il y avait jeté sa pipe au feu et ajouté du bois par dessus pour qu'on ne s'en rende pas compte. Il aurait d'ailleurs par la suite inconsciemment révélé la vérité en déclarant "elle est partie en fumée". Je commençais à me demander la raison pour laquelle La Barbe aurait pu vouloir détruire sa pipe. Peut-être l'avait-il abîmée et, afin de ne pas être jugé peu soigneux voire irresponsable, voulait-il dissimuler cette erreur en faisant disparaître l'objet? Non, trop extrême pour une simple maladresse. Alors peut-être ne l'aimait-il pas? Dans ce cas, et pour ne pas blesser sa femme qui la lui avait offerte, il aurait simulé la disparition de la pipe après l'avoir détruite. Mais je ne comprenais pas la raison pour laquelle il aurait menti quant à sa soi-disant promenade dans le parc. A moins que ça n'ait à voir avec les sept boules de cristal? Une conspiration Illuminati menaçait-elle notre manoir? Ou bien une coalition extra-terrestre?
J'en étais là de mes réflexions quand j'entendis Scaferlati me dire:
-Dis, Asma', au Cluedo, tu as perdu.
Je me retournais pour voir Scaferlati, devant la table de jeu, ramasser les cartes que j'avais laissées tomber lorsque l'éclair m'avait fait sursauter. Interloqué, je demandais:
-Quoi? Tu es sûr?
-Ben, tu disais que le coupable était le colonel Moutarde, mais en fait, c'est madame Pervenche... Regarde toi-même, dit-il en me montrant les cartes.
Je n'en revenais pas. J'avais été tellement sûr de moi. Peut-être devrais-je arrêter de me prendre pour un détective, finalement? Mieux valait que je ne dise rien de ce à quoi je venais de penser, et laisser ceux qui avaient davantage de matière grise que moi découvrir le fin mot de l'affaire.
...
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"Pour ma part, j'aimerais bien fumer confortablement une pipe, les pieds au chaud."
(Gandalf dans Le Seigneur des Anneaux, de J.R.R. Tolkien; La Communauté de l'Anneau; livre II, chapitre III)
Asmascega- Hameau des hobbits
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Re: "Un crime au manoir" - ECRITURE
Dans les sous-sols du manoir se trouvait une pièce vide et sans vie, que j'avais choisie pour en faire ma chambre, ou pour être plus exact mon atelier, et je m'y étais installé. Je pensais qu'ici au moins je n'allais pas être dérangé par les uns ou par les autres. Et sans relâche, j'avançais dans ma besogne. La nuit était arrivée sans même que je l'y invite, un orage venu des fin fonds des enfers s'était posé au dessus du manoir comme pour le tenir prisonnier. J'entendis au loin dans les couloirs des murmures, ou quelque chose qui y ressemblait. Je n'y prêtais pas attention car j'étais pris dans un tas de calculs sur un objet qui allait pouvoir apporter de la joie au sein du monde, un objet que j'avais vu et que je cherchais à reproduire.
Je ressentis brusquement un courant d'air me glacer le corps,la porte venait de s'ouvrir, la pièce était mal éclairée et je ne pouvais rien voir au delà de mon établi; il s'agissait sûrement d'un chat en chasse pour sont déjeuner. Tout accaparé que j'étais par mes activités, j'en oubliais le froid. Une main qui se posa sur mon épaule me fit sursauter d'effroi. Deux silhouettes se tenaient là juste devant moi; à la lueur de ma seule bougie je pus distinguer leurs yeux: l'un d'eux avait un regard joyeux et inoffensif qui partait dans tout les sens, l'autre avait un regard sûr et profond. Ce dernier me dit sur un ton calme:
-"Salut Boufardo, je suis Weston et voici Kenshiro. Nous sommes tous les deux des compagnons du manoir."
D'un air loufoque, Kenshiro me souhaita la bienvenue:
-"Salut mon lapin!" me dit-il sur un ton joyeux.
Je vis le regard de Weston devenir rouge de colère, et le grondement de sa voix rivalisa avec les sons sourds de l'orage:
-"Aaahhhh je n'en peux plus!", s'écria-t-il en se tournant vers Kenshiro, "c'en est assez de toutes ces loufoqueries! Je vais une bonne fois pour toutes en finir avec toi!"
Dans son regard on pouvait voir comme deux revolvers qui lui tiraient dessus. Sans même s'en rendre compte, Kenshiro lui dit sur un ton tout à fait amical:
-"Allez calme toi mon cochon, on a un meurtre à résoudre."
-"Un meurtre?", dis-je, très surpris. "Mais qui est mort? Comment et où est-ce arrivé? Est-ce un homme? Une femme? Est-ce que je le connais?"
Voyant mon affolement quant à cette nouvelle, Kenshiro tenta de me répondre et dit:
-"Écoute mon lapin, ...", et dans le même instant je vis Weston devenir écarlate.
-"Ah, ça suffit! Je vais lui expliquer simplement: voila, la pipe de La Barbe a disparu, ou bien quelqu'un la lui a dérobée, et nous sommes à sa recherche. Aurais-tu une simple idée de l'endroit où elle pourrait se trouver?"
-"Mais oui, c'est ça!" m'exclamais-je alors, et je me penchais de nouveau sur mon établi pour continuer mes calculs. J'oubliais même que Kenshiro et Weston étaient là juste à côté de moi, et attendaient une réponse de ma part.
-"Sans vouloir te déranger Boufardo", s'exprima Weston d'une voix posée, "tu disais: 'oui c'est ça!', mais ça quoi?"
Je relevais la tête en direction des 2 hommes, l'air surpris de les voir encore là, et je leur dis:
-"Vous disiez?"
Weston réitéra alors sa question. Il me fallut quelques secondes après avoir écouté ladite question pour retrouver le fil de mes idées.
-"Ah oui, c'est ça! La pipe, c'est ce que j'essaye de faire, mais là vous me dérangez. Aller à la chasse au tueur et laissez moi, j'ai des calculs à faire. On verra tout ça plus tard; mes condoléances à sa famille."
-"Pauvres gens", me dis-je encore, "se faire assassiner comme ça, si ça n'est pas malheureux!"
Puis je retournais à mes occupations, tandis que la porte se refermait derrière eux.
L'orage grondait toujours.
Je ressentis brusquement un courant d'air me glacer le corps,la porte venait de s'ouvrir, la pièce était mal éclairée et je ne pouvais rien voir au delà de mon établi; il s'agissait sûrement d'un chat en chasse pour sont déjeuner. Tout accaparé que j'étais par mes activités, j'en oubliais le froid. Une main qui se posa sur mon épaule me fit sursauter d'effroi. Deux silhouettes se tenaient là juste devant moi; à la lueur de ma seule bougie je pus distinguer leurs yeux: l'un d'eux avait un regard joyeux et inoffensif qui partait dans tout les sens, l'autre avait un regard sûr et profond. Ce dernier me dit sur un ton calme:
-"Salut Boufardo, je suis Weston et voici Kenshiro. Nous sommes tous les deux des compagnons du manoir."
D'un air loufoque, Kenshiro me souhaita la bienvenue:
-"Salut mon lapin!" me dit-il sur un ton joyeux.
Je vis le regard de Weston devenir rouge de colère, et le grondement de sa voix rivalisa avec les sons sourds de l'orage:
-"Aaahhhh je n'en peux plus!", s'écria-t-il en se tournant vers Kenshiro, "c'en est assez de toutes ces loufoqueries! Je vais une bonne fois pour toutes en finir avec toi!"
Dans son regard on pouvait voir comme deux revolvers qui lui tiraient dessus. Sans même s'en rendre compte, Kenshiro lui dit sur un ton tout à fait amical:
-"Allez calme toi mon cochon, on a un meurtre à résoudre."
-"Un meurtre?", dis-je, très surpris. "Mais qui est mort? Comment et où est-ce arrivé? Est-ce un homme? Une femme? Est-ce que je le connais?"
Voyant mon affolement quant à cette nouvelle, Kenshiro tenta de me répondre et dit:
-"Écoute mon lapin, ...", et dans le même instant je vis Weston devenir écarlate.
-"Ah, ça suffit! Je vais lui expliquer simplement: voila, la pipe de La Barbe a disparu, ou bien quelqu'un la lui a dérobée, et nous sommes à sa recherche. Aurais-tu une simple idée de l'endroit où elle pourrait se trouver?"
-"Mais oui, c'est ça!" m'exclamais-je alors, et je me penchais de nouveau sur mon établi pour continuer mes calculs. J'oubliais même que Kenshiro et Weston étaient là juste à côté de moi, et attendaient une réponse de ma part.
-"Sans vouloir te déranger Boufardo", s'exprima Weston d'une voix posée, "tu disais: 'oui c'est ça!', mais ça quoi?"
Je relevais la tête en direction des 2 hommes, l'air surpris de les voir encore là, et je leur dis:
-"Vous disiez?"
Weston réitéra alors sa question. Il me fallut quelques secondes après avoir écouté ladite question pour retrouver le fil de mes idées.
-"Ah oui, c'est ça! La pipe, c'est ce que j'essaye de faire, mais là vous me dérangez. Aller à la chasse au tueur et laissez moi, j'ai des calculs à faire. On verra tout ça plus tard; mes condoléances à sa famille."
-"Pauvres gens", me dis-je encore, "se faire assassiner comme ça, si ça n'est pas malheureux!"
Puis je retournais à mes occupations, tandis que la porte se refermait derrière eux.
L'orage grondait toujours.
boufardo- Créateur de pipes - accro aux aros
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Date d'inscription : 18/03/2017
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Localisation : alpes de haute provence
Re: "Un crime au manoir" - ECRITURE
Du haut de ma chambre, je regardais les gouttes de pluie tomber, accélérant leur course sur les carreaux à chaque retombée de foudre. Le rythme hypnotique me fît sombrer dans mes pensées, les volutes s’échappant de ma bouffarde aidant ce début de léthargie à se concrétiser.
Le diamant butant sur une poussière, le vinyle de Bach lancé vingt minutes auparavant se mit à hoqueter sur les mêmes notes, ce qui me fit revenir à mes esprits.
A quoi songeais-je déjà ?
La disparition de la pipe de La_Barbe en avait causé, du remue-ménage. Certains ayant même été jusqu’à fouiller les chambres de camarades ! Mais un tel crime ne peut rester impuni. Aux grands maux les grands remèdes !
Je me mis à feuilleter les éléments que Pierrot Gourmand avait mis en notre possession par l’intermédiaire de témoignages écrits ; le sien, ceux d’Asmascega et de Boufardo. Chaque élément décrit devait certainement receler un indice, mais lequel ? Le feu de cheminée dans la chambre de la victime attira mon attention.
Descendant de ma chambre, chose faite si peu de fois en près de deux ans au manoir, je me mis à chercher dans la réserve de bois de chauffage. Les traces de pas étant trop mêlées, j’abandonnais vite l’idée de chercher dans la réserve. Le parc ! Voilà une piste qui semblait prometteuse ! Pour quelle raison La Barbe était-il parti se promener ?
Passant devant la fenêtre du salon en revenant sur mes pas, je profitais du toit du manoir pour m’abriter de la pluie battante. Les pieds trempés malgré mes bottes, je cherchais à grand peine le départ des traces de pas de La Barbe. Une fois trouvées, je me mis à les suivre, le temps permettant cela de façon aisée. Un petit tour autour des arbres centenaires me fit découvrir des allumettes cassées mais pas allumées, un peu de tabac par terre, La Barbe aurait-il tenté de s’allumer une bouffarde, protégé des intempéries par les arbres ? Le fait de ne pas avoir ramassé les bris trahissait une anxiété. Serait-il coupable ? Pas de conclusions hâtives, me dis-je.
Tourmenté par cette idée, je continuais à chercher en suivant les traces. Un gros trou dans la boue, de taille humaine très peu profond, si Berny voyait ça… En plein dans les massifs de tulipes néerlandaises ! Je tournais mon regard sur les champs derrière l’enceinte du jardin, les éclairs continuant de tomber à intervalles irréguliers. Rien ici. A moins que…
Tournant une nouvelle fois mon regard sur la terre retournée, je vis avec stupéfaction l’inscription discrète à moitié effacée par la pluie à côté des tulipes massacrées : R…D…Z..MO..M…P..PE !!
Etrange…Je pris en photo l’inscription et rentrais complétement détrempé au manoir me chauffer devant la cheminée. Une serviette sur les épaules, une pipe à la bouche, je pris le temps de réfléchir mais rien ne venait.
« Le dernier mot, c’est pipe, voilà qui est fort simple à deviner ! », me dit Weston, qui avait sans que je ne le visse passé sa tête par-dessus mon épaule pour regarder la photographie.
« Les points d’exclamations suggèrent l’impératif, l’écriture majuscule est une convention symbolisant un cri. C’est un cri de colère à n’en point douter », ajouta-t-il après avoir tiré sur sa pipe. « Tu ne devines pas ? »
« Mais c’est facile ! » s’exclama Little Smoke qui nous avait rejoint sans un bruit, « rendez-moi ma pipe ! »
« Exactement » conclut Weston un petit sourire aux lèvres.
La Barbe s’était donc réfugié dans le jardin pour pleurer sa belle, voilà les raisons de son départ dans le parc !
Mais pourquoi avoir attendu le retour de cette balade pour crier à sa disparition ? Y’aurait-il plus obscur dans cette affaire ? Une mafia de la pipe qui détient sa belle en otage, une énigme que le sieur La Barbe nous suggère ? Méditatif, je retournais à ma chambre non sans avoir salué les camarades au salon, l’image de la disparue dansant devant mes yeux, me narguant, se moquant de nous pauvres infortunés n’ayant toujours pas trouvé son assassin ou kidnappeur…
Le diamant butant sur une poussière, le vinyle de Bach lancé vingt minutes auparavant se mit à hoqueter sur les mêmes notes, ce qui me fit revenir à mes esprits.
A quoi songeais-je déjà ?
La disparition de la pipe de La_Barbe en avait causé, du remue-ménage. Certains ayant même été jusqu’à fouiller les chambres de camarades ! Mais un tel crime ne peut rester impuni. Aux grands maux les grands remèdes !
Je me mis à feuilleter les éléments que Pierrot Gourmand avait mis en notre possession par l’intermédiaire de témoignages écrits ; le sien, ceux d’Asmascega et de Boufardo. Chaque élément décrit devait certainement receler un indice, mais lequel ? Le feu de cheminée dans la chambre de la victime attira mon attention.
Descendant de ma chambre, chose faite si peu de fois en près de deux ans au manoir, je me mis à chercher dans la réserve de bois de chauffage. Les traces de pas étant trop mêlées, j’abandonnais vite l’idée de chercher dans la réserve. Le parc ! Voilà une piste qui semblait prometteuse ! Pour quelle raison La Barbe était-il parti se promener ?
Passant devant la fenêtre du salon en revenant sur mes pas, je profitais du toit du manoir pour m’abriter de la pluie battante. Les pieds trempés malgré mes bottes, je cherchais à grand peine le départ des traces de pas de La Barbe. Une fois trouvées, je me mis à les suivre, le temps permettant cela de façon aisée. Un petit tour autour des arbres centenaires me fit découvrir des allumettes cassées mais pas allumées, un peu de tabac par terre, La Barbe aurait-il tenté de s’allumer une bouffarde, protégé des intempéries par les arbres ? Le fait de ne pas avoir ramassé les bris trahissait une anxiété. Serait-il coupable ? Pas de conclusions hâtives, me dis-je.
Tourmenté par cette idée, je continuais à chercher en suivant les traces. Un gros trou dans la boue, de taille humaine très peu profond, si Berny voyait ça… En plein dans les massifs de tulipes néerlandaises ! Je tournais mon regard sur les champs derrière l’enceinte du jardin, les éclairs continuant de tomber à intervalles irréguliers. Rien ici. A moins que…
Tournant une nouvelle fois mon regard sur la terre retournée, je vis avec stupéfaction l’inscription discrète à moitié effacée par la pluie à côté des tulipes massacrées : R…D…Z..MO..M…P..PE !!
Etrange…Je pris en photo l’inscription et rentrais complétement détrempé au manoir me chauffer devant la cheminée. Une serviette sur les épaules, une pipe à la bouche, je pris le temps de réfléchir mais rien ne venait.
« Le dernier mot, c’est pipe, voilà qui est fort simple à deviner ! », me dit Weston, qui avait sans que je ne le visse passé sa tête par-dessus mon épaule pour regarder la photographie.
« Les points d’exclamations suggèrent l’impératif, l’écriture majuscule est une convention symbolisant un cri. C’est un cri de colère à n’en point douter », ajouta-t-il après avoir tiré sur sa pipe. « Tu ne devines pas ? »
« Mais c’est facile ! » s’exclama Little Smoke qui nous avait rejoint sans un bruit, « rendez-moi ma pipe ! »
« Exactement » conclut Weston un petit sourire aux lèvres.
La Barbe s’était donc réfugié dans le jardin pour pleurer sa belle, voilà les raisons de son départ dans le parc !
Mais pourquoi avoir attendu le retour de cette balade pour crier à sa disparition ? Y’aurait-il plus obscur dans cette affaire ? Une mafia de la pipe qui détient sa belle en otage, une énigme que le sieur La Barbe nous suggère ? Méditatif, je retournais à ma chambre non sans avoir salué les camarades au salon, l’image de la disparue dansant devant mes yeux, me narguant, se moquant de nous pauvres infortunés n’ayant toujours pas trouvé son assassin ou kidnappeur…
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"Le propre du véritable musicien c'est de ne composer aucune musique, de ne jouer d'aucun instrument et de mépriser les virtuoses"
-Flaubert Dictionnaire des idées reçues
Re: "Un crime au manoir" - ECRITURE
Pluie. Battements. Tumulte.
Deux heures ont déjà sonné, dehors la nuit est agitée, tout semble calme à l’intérieur.
Craquements. Grincements. Silence.
La vieille bâtisse se plie au gré des éléments.
Dans une chambre, on ne dort pas, insomnie passagère ou profonde réflexion, on pense à la nuit passée. Craquement. On se redresse.
L’oreille tendue Weston attend. Dix secondes passent, puis vingt, il baisse sa garde.
Impossible de se rendormir, l’orage qui le berce habituellement le rend nerveux, il se lève, attrape la pipe sur la console, et se dirige vers la fenêtre.
Les battements et crissements des branches sur les carreaux de l’édifice plusieurs fois centenaire se font entendre.
Il craque une allumette, tire une bouffée.
Au dehors on ne distingue rien, seules de fugitives visions des bois alentours parviennent par l’éclat de la foudre.
Quelqu’un. Ou une ombre peut-être.
Soudain, un bruit. Des pas, il en est certain cette fois, se précipitant à la porte il passe la tête dans le couloir… Personne. Tout le monde sommeille.
Sur le point de se raviser un bruit attire son attention, une porte, le crissement d’un pêne se remettant brusquement en place.
Il veut en avoir le cœur net, dévalant l’escalier il se retrouve dans le hall, plusieurs issues, sur le sol de la boue.
Dans le vestiaire il se saisit de son pardessus et de son feutre, enfile rapidement ses bottes, relevant son col il ouvre la porte dévoilant le chaos des éléments.
Les traces sur le sol s’éloignent dans la lande, à l’opposé de la forêt.
Tenant fermement son chapeau d’un main, l’autre devant le visage comme pour repousser la pluie battante, il avance. Au bout de quelques centaines de mètres il faut se rendre à l’évidence, le mystérieux individu s’est évanoui dans la tempête.
Se dirigeant vers Manoir, le jeune détective se questionne, que pouvait bien avoir à faire cet étrange personnage, ici, en pleine nuit ?
Franchissant la porte, retirant ses bottes, Weston remonta à pas feutrés dans sa chambre.
Il s’installa confortablement dans son lit, rien ne se passerait plus ce soir-là.
Six heures sonnent. Weston sort de son lit, s’habille avec une lenteur toute matinale, et se rend devant la porte principale. Enfilant pardessus et chapeau mou, encore trempés de l’activité de la nuit, il sort.
Le ciel est gris par-dessus la campagne et le soleil semble près de se dévoiler derrière de fins nuages.
La nature porte les marques de la tempête. Allumant une pipe sortie de la poche de son manteau il se met en marche en direction de la lande.
Impossible de dire d’où venait le rôdeur, pas un village dans les trente kilomètres alentours, peu probable que celui-ci ait pu cheminer à pied plus de dix minutes par ce temps, plus curieux encore, la route se trouve à l’opposé.
« Etrange » murmure le jeune homme, se résolvant, pour le moment, à garder pour lui l'agitation de la nuit.
La journée passa, le soir il se tenait dans le petit salon, au rez-de-chaussée, campé devant la fenêtre. C’était de ces fenêtres dont il ne voit pas l’autre côté, fenêtre de réflexion échappant à toute remarque quant à ce regard dans le vague, perdu qu’il était alors dans ses pensées.
Le regard grave, il se remémorait les évènements de la nuit.
Soudain cela le frappe. Revient à son esprit ce sifflement du vent, ce hurlement qu’il avait entendu tandis qu’il avançait dans la lande. Dans l’agitation de la nuit il n’y avait pas prêté attention, mais désormais cela l’intriguait. Dans cette lande déserte, sans arbres ni relief, comment le vent pourrait-il sonner ainsi ?
Peu importe… Il décroche le combiné…
Six heures trente, une chaleur étouffante. Sortant un mouchoir de sa poche il s’éponge le front avant de repartir. Il avance péniblement derrière son guide, relevant de temps à autre son chapeau d’un geste de la main, dégageant son front en sueur.
Profitant d’un répit, le jeune homme plonge la main dans sa poche et en ressort une carte postale fatiguée. Ne s’arrêtant pas sur les inscriptions au dos il jette un œil à la photographie. Mani. Un indice.
Accompagnée de la note d’un hôtel de Kolagi, elle se trouvait difficilement lisible, la pluie l’ayant endommagé alors qu’elle demeurait dans la boue sous une fenêtre du Manoir.
Weston l’avait ramassé, voilà où il se trouvait désormais, une course folle après une ombre qu’il n’était pas certain de ne pas avoir fantasmé.
« La jungle, pesta-t-il, une bien exécrable végétation… »
Les pluies torrentielles du mois de juin avaient détruit la piste et les fréquents glissements de terrain n’arrangeaient pas son affaire. Le voilà désormais à parcourir la jungle, les bottes dans la boue…
La ville, enfin. A l’hôtel, Weston aborde le gérant, après une vingtaine de fastidieuses minutes et avec l’aide précieuse de son guide il obtient enfin sa réponse… Le nom de l’individu en question. Un anglais semble-t-il, resté une semaine d’après le vieil homme.
Il serait reparti en rickshaw jusqu’à l’aéroport d’après le jeune garçon qui l’y aurait conduit. Un vol pour Louxor.
D’Inde en Egypte le voilà déjà reparti, désormais avec un nom à placer sur le mystérieux fuyard.
Chaleur et soif dans la Vallée des Rois. Arrivé à Louxor le jeune homme avait pu retracer la route de son « ami » jusque-là. Un intérêt archéologique semblerait-il, quoique l’homme en question paraisse avoir tout fait pour rester loin des regards de gardiens indiscrets.
Il retrouve là l’égyptien qui aurait guidé le britannique dans la vallée. Après une interminable marche il s’arrête, stupéfait.
Une sculpture en forme de « u » se dresse devant lui, comme des cornes. A son pied l’on peut apercevoir carnets et crayons, abandonnés dans la hâte, ainsi qu’un tas de cendres et d’allumettes mélangés au sable du désert.
A la base de la pierre il distingue quelque chose, s’agenouillant, il relève l’inscription, reconnaît les symboles. Kaphti.
Abasourdi, notre détective ne se laisse pas démonter, apostrophant son guide il se fait reconduire à l’aéroport.
Minuit déjà. La brise nocturne rafraichit l’air emplit des bruits de grillons. Weston sursaute, une chouette s’envole.
Craquant nerveusement une allumette, il allume sa pipe. Rajustant le feutre sur sa tête, il avance prudemment.
Tout est calme. Pourtant c’est ici que mène la piste. Tôt le matin, le britannique avait quitté son hébergement, il n’était pas rentré, il devait être là.
Weston engloba d’un regard les ruines de Cnossos, comme endormies. Sur sa droite il aperçoit les cornes sacrées.
Il s’arrête net. Un bruit, venant d’en-dessous. Craquant une nouvelle allumette, le garçon descend prudemment l’escalier. Il avance dans les salles sombres. Soudain, le noir, une vive douleur.
Il se réveille, il est midi, les rayons du soleil entrent faiblement dans les sous-sols du palais et lui est toujours étendu sur le sol.
Il sort péniblement du bâtiment, rejoint Héraklion.
Une semaine a passé, aucune trace du mystérieux individu si ce n’est un cuisant souvenir à l’arrière de son crâne endolori. La veille, Weston est rentré au Manoir.
Il est tard dans la soirée lorsqu’il se décide à sortir, le faible hurlement du vent se fait entendre en écho alors que notre ami commence à gratter le sol à plusieurs centaines de mètres du Manoir. Une grille se dévoile.
Impossible de la soulever, trop longtemps restée abandonnée.
Il lui semble alors entendre dans le mystérieux souterrain comme une psalmodie, à moins que le lent hurlement du vent ne joue des tours à ses oreilles.
Il veut en avoir le cœur net. Le jeune détective est déterminé à découvrir un lien.
Il arrête là ses pensées… Il n’a pas entendu les pas. Il distingue une ombre sur le sol à son côté, bientôt elle le recouvre…
Deux heures ont déjà sonné, dehors la nuit est agitée, tout semble calme à l’intérieur.
Craquements. Grincements. Silence.
La vieille bâtisse se plie au gré des éléments.
Dans une chambre, on ne dort pas, insomnie passagère ou profonde réflexion, on pense à la nuit passée. Craquement. On se redresse.
L’oreille tendue Weston attend. Dix secondes passent, puis vingt, il baisse sa garde.
Impossible de se rendormir, l’orage qui le berce habituellement le rend nerveux, il se lève, attrape la pipe sur la console, et se dirige vers la fenêtre.
Les battements et crissements des branches sur les carreaux de l’édifice plusieurs fois centenaire se font entendre.
Il craque une allumette, tire une bouffée.
Au dehors on ne distingue rien, seules de fugitives visions des bois alentours parviennent par l’éclat de la foudre.
Quelqu’un. Ou une ombre peut-être.
Soudain, un bruit. Des pas, il en est certain cette fois, se précipitant à la porte il passe la tête dans le couloir… Personne. Tout le monde sommeille.
Sur le point de se raviser un bruit attire son attention, une porte, le crissement d’un pêne se remettant brusquement en place.
Il veut en avoir le cœur net, dévalant l’escalier il se retrouve dans le hall, plusieurs issues, sur le sol de la boue.
Dans le vestiaire il se saisit de son pardessus et de son feutre, enfile rapidement ses bottes, relevant son col il ouvre la porte dévoilant le chaos des éléments.
Les traces sur le sol s’éloignent dans la lande, à l’opposé de la forêt.
Tenant fermement son chapeau d’un main, l’autre devant le visage comme pour repousser la pluie battante, il avance. Au bout de quelques centaines de mètres il faut se rendre à l’évidence, le mystérieux individu s’est évanoui dans la tempête.
Se dirigeant vers Manoir, le jeune détective se questionne, que pouvait bien avoir à faire cet étrange personnage, ici, en pleine nuit ?
Franchissant la porte, retirant ses bottes, Weston remonta à pas feutrés dans sa chambre.
Il s’installa confortablement dans son lit, rien ne se passerait plus ce soir-là.
Six heures sonnent. Weston sort de son lit, s’habille avec une lenteur toute matinale, et se rend devant la porte principale. Enfilant pardessus et chapeau mou, encore trempés de l’activité de la nuit, il sort.
Le ciel est gris par-dessus la campagne et le soleil semble près de se dévoiler derrière de fins nuages.
La nature porte les marques de la tempête. Allumant une pipe sortie de la poche de son manteau il se met en marche en direction de la lande.
Impossible de dire d’où venait le rôdeur, pas un village dans les trente kilomètres alentours, peu probable que celui-ci ait pu cheminer à pied plus de dix minutes par ce temps, plus curieux encore, la route se trouve à l’opposé.
« Etrange » murmure le jeune homme, se résolvant, pour le moment, à garder pour lui l'agitation de la nuit.
La journée passa, le soir il se tenait dans le petit salon, au rez-de-chaussée, campé devant la fenêtre. C’était de ces fenêtres dont il ne voit pas l’autre côté, fenêtre de réflexion échappant à toute remarque quant à ce regard dans le vague, perdu qu’il était alors dans ses pensées.
Le regard grave, il se remémorait les évènements de la nuit.
Soudain cela le frappe. Revient à son esprit ce sifflement du vent, ce hurlement qu’il avait entendu tandis qu’il avançait dans la lande. Dans l’agitation de la nuit il n’y avait pas prêté attention, mais désormais cela l’intriguait. Dans cette lande déserte, sans arbres ni relief, comment le vent pourrait-il sonner ainsi ?
Peu importe… Il décroche le combiné…
Six heures trente, une chaleur étouffante. Sortant un mouchoir de sa poche il s’éponge le front avant de repartir. Il avance péniblement derrière son guide, relevant de temps à autre son chapeau d’un geste de la main, dégageant son front en sueur.
Profitant d’un répit, le jeune homme plonge la main dans sa poche et en ressort une carte postale fatiguée. Ne s’arrêtant pas sur les inscriptions au dos il jette un œil à la photographie. Mani. Un indice.
Accompagnée de la note d’un hôtel de Kolagi, elle se trouvait difficilement lisible, la pluie l’ayant endommagé alors qu’elle demeurait dans la boue sous une fenêtre du Manoir.
Weston l’avait ramassé, voilà où il se trouvait désormais, une course folle après une ombre qu’il n’était pas certain de ne pas avoir fantasmé.
« La jungle, pesta-t-il, une bien exécrable végétation… »
Les pluies torrentielles du mois de juin avaient détruit la piste et les fréquents glissements de terrain n’arrangeaient pas son affaire. Le voilà désormais à parcourir la jungle, les bottes dans la boue…
La ville, enfin. A l’hôtel, Weston aborde le gérant, après une vingtaine de fastidieuses minutes et avec l’aide précieuse de son guide il obtient enfin sa réponse… Le nom de l’individu en question. Un anglais semble-t-il, resté une semaine d’après le vieil homme.
Il serait reparti en rickshaw jusqu’à l’aéroport d’après le jeune garçon qui l’y aurait conduit. Un vol pour Louxor.
D’Inde en Egypte le voilà déjà reparti, désormais avec un nom à placer sur le mystérieux fuyard.
Chaleur et soif dans la Vallée des Rois. Arrivé à Louxor le jeune homme avait pu retracer la route de son « ami » jusque-là. Un intérêt archéologique semblerait-il, quoique l’homme en question paraisse avoir tout fait pour rester loin des regards de gardiens indiscrets.
Il retrouve là l’égyptien qui aurait guidé le britannique dans la vallée. Après une interminable marche il s’arrête, stupéfait.
Une sculpture en forme de « u » se dresse devant lui, comme des cornes. A son pied l’on peut apercevoir carnets et crayons, abandonnés dans la hâte, ainsi qu’un tas de cendres et d’allumettes mélangés au sable du désert.
A la base de la pierre il distingue quelque chose, s’agenouillant, il relève l’inscription, reconnaît les symboles. Kaphti.
Abasourdi, notre détective ne se laisse pas démonter, apostrophant son guide il se fait reconduire à l’aéroport.
Minuit déjà. La brise nocturne rafraichit l’air emplit des bruits de grillons. Weston sursaute, une chouette s’envole.
Craquant nerveusement une allumette, il allume sa pipe. Rajustant le feutre sur sa tête, il avance prudemment.
Tout est calme. Pourtant c’est ici que mène la piste. Tôt le matin, le britannique avait quitté son hébergement, il n’était pas rentré, il devait être là.
Weston engloba d’un regard les ruines de Cnossos, comme endormies. Sur sa droite il aperçoit les cornes sacrées.
Il s’arrête net. Un bruit, venant d’en-dessous. Craquant une nouvelle allumette, le garçon descend prudemment l’escalier. Il avance dans les salles sombres. Soudain, le noir, une vive douleur.
Il se réveille, il est midi, les rayons du soleil entrent faiblement dans les sous-sols du palais et lui est toujours étendu sur le sol.
Il sort péniblement du bâtiment, rejoint Héraklion.
Une semaine a passé, aucune trace du mystérieux individu si ce n’est un cuisant souvenir à l’arrière de son crâne endolori. La veille, Weston est rentré au Manoir.
Il est tard dans la soirée lorsqu’il se décide à sortir, le faible hurlement du vent se fait entendre en écho alors que notre ami commence à gratter le sol à plusieurs centaines de mètres du Manoir. Une grille se dévoile.
Impossible de la soulever, trop longtemps restée abandonnée.
Il lui semble alors entendre dans le mystérieux souterrain comme une psalmodie, à moins que le lent hurlement du vent ne joue des tours à ses oreilles.
Il veut en avoir le cœur net. Le jeune détective est déterminé à découvrir un lien.
Il arrête là ses pensées… Il n’a pas entendu les pas. Il distingue une ombre sur le sol à son côté, bientôt elle le recouvre…
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Weston- Gardien du Manoir
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