Ce qu'on lit en ce moment avec bonheur

j'ai de mauvais souvenirs avec Lacan, je suis pas convaincu que je me risquerais à en lire un autre...

Ha bon ? Comment ça ?
Tu avais lu quoi de lui ?

Lacan c'est chaud à lire, quand j'ai découvert la psychanalyse au départ j'y entravais rien, et puis c'est venu par le biais des enseignements oraux (séminaires, colloques, cartels)... et de la pratique.

Je n'ai que de très maigres, très lointains et très cuisants souvenirs des textes de Lacan...

Tu lis ça «avec bonheur»?...

   

Ha oui je trouve ça très intéressant.

McHysius a écrit:

Je n'ai que de très maigres, très lointains et très cuisants souvenirs des textes de Lacan...

Tu lis ça «avec bonheur»?...

   

je ne suis donc pas le seul... 35 ans plus tard, il m'est toujours indigeste!  

Moi itou, indigeste ce Mr Lacan...... 

Gustave a écrit:Moi itou, indigeste ce Mr Lacan...... 

je me sens décidément de moins en moins seul  
Faut dire que j'en ai fait la lecture dans le cadre d'un cours à l'université. Je crois sincèrement que toute lecture imposée devient simplement indigeste, ainsi que son auteur. J'espère donc ne jamais voir mes livres en formation académique.  

Surprenant, Ivan ! J'ai lu une majorité des séminaires publiés de Lacan (sans compter les séminaires de lecture et autres colloques), et en possède matériellement quelques uns, mais tu pourras trouver nombre d'entre-eux sous format informatique (pdf ou même audio) sur le site de Patrick Valas (valas.fr, au cas où tu ne le connaîtrais pas déjà), qui promeut l'accès gratuit à la culture psychanalytique (vu le prix parfois prohibitif des ouvrages...), au savoir, diraient-ils.

Celui qui porte sur la redéfinition des fondamentaux (le quatrième, si ma mémoire est bonne) notamment, m'a beaucoup servi durant la rédaction de mon mémoire. Ces derniers temps, j'ai eu tendance à m'en distancier, sans pour autant perdre mon intérêt pour le Sujet. Les principaux problèmes de l'orientation lacanienne, sans vouloir créer de débat, sont dogmatisme (malgré l’ambiguïté entre l'homme et l'oeuvre, sa position et son discours) et difficulté d'accès - qu'il soit presque aussi difficile d'entrer dans ce discours (permettant de penser la pratique) que d'en sortir, en dépit d'une approche plus empirique ou moins équivoque.

Évidemment, c'est loin d'être simple et la formation n'a évidemment pas de fin... (dans un certain sens, je ne contredirai pas ceux qui me diront qu'une vie entière ne suffirait pas au travail de ces oeuvres) - "Si vous avez compris, c'est que vous avez sûrement tort".

Shirokami a écrit: "Si vous avez compris, c'est que vous avez sûrement tort".

c'est donc dire que j'ai raison puisque j'y ai rien compris?  

Le Passeur a écrit:

Shirokami a écrit: "Si vous avez compris, c'est que vous avez sûrement tort".

c'est donc dire que j'ai raison puisque j'y ai rien compris?  

  

En considérant préalablement que la proposition de m'sieur Lacan soit vraie (condition nécessaire), et si tout est langage, au vu des principes de linguistique et de logique formelle, oui   

Mais m'sieur Lacan aurait sans doute répondu, avec élocution typée : "eh bien, môssieur l'passeur... (Pause). Oui. (Pause). Comment pourriez-vous avoir tort en affirmant n'avoir rien compris ?!", et ainsi jeté un froid légendaire dont il avait le secret (j'ai lu certains documents annexes, comme des présentations de malades, et il était fort peu indulgent envers l'avis des autres professionnels, aussi justes soient-ils).

donc, si je ne m'abuse, seul son avis comptait. Un être détestable, en fin de compte. Enfin, selon mes normes personnelles.

Je te rassure, c'est également l'impression qu'il me donne =)

Un roman de voix, magnifique, puissant, touchant, auquel le poème d'Apollinaire posté par Gustave dans son "coin" me fait penser:





C'est court et sobre, passionnant, et cela montre de façon magistrale que la fiction à tout à voir avec la mémoire et la vérité !...

Un voyage dans le temps, dans l'histoire et les légendes bretonnes, le long de la côte et dans le pays.
Un texte pas facile à lire car truffé de termes marins et de langue bretonne, l'humour et l'histoire personnelle de l'auteur vous guident dans un voyage de le Bretagne à la Bretagne. Que du vécu !!!!

Nous avons la chance à Rennes d'avoir une programmation de films un peu marginaux, c'est le TNB qui nous offre cette aubaine. Lundi dernier, nous avons donc suivi la projection du film de M. Otero "A ciel ouvert" documentaire (long métrage) sur un centre pour autisme en Belgique près de Tournai. Film instructif mais fort désagréable par les incessantes citations de Lacan, ou comment dire de façon obscure des choses simples. On dit que reformuler aide à comprendre, avec Lacan, c'est le contraire, on regarde l'image et puis vient la pensée de Lacan et on ne comprend plus rien...

Shirokami a écrit:Surprenant, Ivan ! J'ai lu une majorité des séminaires publiés de Lacan (sans compter les séminaires de lecture et autres colloques), et en possède matériellement quelques uns, mais tu pourras trouver nombre d'entre-eux sous format informatique (pdf ou même audio) sur le site de Patrick Valas (valas.fr, au cas où tu ne le connaîtrais pas déjà), qui promeut l'accès gratuit à la culture psychanalytique (vu le prix parfois prohibitif des ouvrages...), au savoir, diraient-ils.

Celui qui porte sur la redéfinition des fondamentaux (le quatrième, si ma mémoire est bonne) notamment, m'a beaucoup servi durant la rédaction de mon mémoire. Ces derniers temps, j'ai eu tendance à m'en distancier, sans pour autant perdre mon intérêt pour le Sujet. Les principaux problèmes de l'orientation lacanienne, sans vouloir créer de débat, sont dogmatisme (malgré l’ambiguïté entre l'homme et l'oeuvre, sa position et son discours) et difficulté d'accès - qu'il soit presque aussi difficile d'entrer dans ce discours (permettant de penser la pratique) que d'en sortir, en dépit d'une approche plus empirique ou moins équivoque.

Évidemment, c'est loin d'être simple et la formation n'a évidemment pas de fin... (dans un certain sens, je ne contredirai pas ceux qui me diront qu'une vie entière ne suffirait pas au travail de ces oeuvres) - "Si vous avez compris, c'est que vous avez sûrement tort".

 

Je connais effectivement le site de Patrick Valas qui met à dispo les audiophonies de beaucoup de séminaires, ce qui est intéressant car tu n'es pas sans savoir que le texte publié aux éditions du Seuil n'est pas une transcription "à la lettre" du séminaire... On a beaucoup à dire sur le travail de JAM.
Mais même sans ça, le séminaire est un enseignement oral, donc il faut en passer par l'oral pour la  transmission (qui n'est pas l'apprentissage) de la psychanalyse.
Dans le genre tu as aussi l'Ecole Lacanienne de Psychanalyse qui a retranscrit les sténotypies (donc l'écrit le plus proche de la parole, si j'ose dire) des séminaires. Ils y sont tous, sur leur site internet, en consultation gratuite.

Tu parles du séminaires sur les Quatre Concepts, c'est le XXIe de mémoire, c'est le basculement d'après 1964, quand il commence à lâcher le structuralisme qui est une impasse.... Pour ma part je me suis beaucoup servi de celui sur l'angoisse pour mon mémoire infirmier.

Je te rejoins sur les griefs que l'on peut faire à la théorie lacanienne mais attention, c'est un reproche que je fais surtout aux continuateurs de Lacan, notamment à l'école de la Cause qui produit du lacanisme dogmatique. Souvenons-nous du début du premier séminaire : "les notions freudiennes ont une part dogmatiques mais elles ne sont pas figées et ont une vie propre", appel à une constante révision, lire Guattari, l'Anti-Oedipe, le plus lacanien des critiques de Lacan (faut dire : analyse avec Lacan, membre de l'école freudienne de paris, psychanalyste lui-même... la schizo-analyse c'est le sinthome avec quatre ans d'avance, et le boulot de Guattari à la Borde plaide pour lui !).

Et sur la fin de l'analyse, en revenir à Freud qui a écrit là dessus... Lacan n'est pas-tout

Bref.

Sinon oui Lacan n'était pas toujours quelqu'un de charmant mais, bon, ça sera pas le premier.
Après chacun y voit son intérêt ou pas. On a le droit de trouver ça sans intérêt. L'important étant que ceux qui y trouvent leur compte le fassent pour de bonnes raisons, et n'en fassent pas n'importe quoi.

Pour son apparent hermétisme et sa complexité, il y a une part de style, et une part de jeux de mots et de formules alambiquées censées reproduire les tortuosités de l'inconscient. On adhère ou pas, là encore, mais je suis d'accord, des fois c'est un peu trop exagéré.

Pour en revenir au sujet, parallèlement à Lacan, car il faut aussi s'aérer l'esprit, j'aime à lire ceci :

Je ne suis pas sur de suivre ton cheminement, Ivan, n'étant, comme je l'ai dit plus haut, que peu ou prou porté sur les écrits de Lacan. Je n'ai, par ailleurs, évidemment pas ta formation académique ni ton vécu.
Il est néanmoins évident que les successeurs d'une doctrine, quelle qu'elle soit, poussent généralement plus loin que l'initiateur et, souvent sinon toujours, détruisent les fondements.

Ben je ne peux résister à vous dire que sur de tels sujets, je nage complètement  (sans jugement de valeur aucun, pour un type simple comme moi, c'est de la branlette intellectuelle  stérile!)!!   

Ce qui est certain, c'est que chacun trouve où il peut le bonheur qui est à sa portée, et celui-ci n'est très clairement pas pour moi  !!

Cela ne me donne donc pas du tout envie de lire ce monsieur Lacan  !!

à chacun ses choix. D'où « des goûts et des couleurs...»

Hier, je disais, je n'aime pas certains livres français un peu trop narcissiques. Si comme le rappel "Le Passeur" le goût est fait de mille couleurs et donc d'autant de dégoût, personne ne peut dire non plus que l'on aime tous les livres. Il m'a semblé que certains rangeaient les livres en livres anciens et en modernes. Certes, c'est pratique, mais la majorité des livres d'hier sont sans aucun intérêt littéraire. Il est vrai que les chefs d'œuvres sont rares, hier comme aujourd'hui. Un livre a sa naissance, qu'apporte-t-il à l'univers, sa mort sous les coups du pilon  ne diminue en rien le génie humain, personne ne peut explique le miracle de l'alchimie d'un chef-d'œuvre. Que restera-t-il du Lacanisme dans un siècle ?
 

"Le monde est fait pour aboutir à un beau livre"
Stéphane Mallarmé

La majorité des livres d'hier sans intérêt littéraire, je ne suis pas sur de tout comprendre, soit plus clair Gustave.

Déjà entre la Bible, le Coran et quelques autres, il y a de quoi faire... Sans parler religion, mais juste pour avoir lu ces livres qui mènent le Monde, à tors et à travers, à tors ou a raison, peut importe!

Les livres qui me touchent sont ceux qui parle à l'humain et qui sont universels, le reste... Et ce ne sont souvent pas des prix littéraires  !

Je relis avec bonheur :




L'Odyssée : traduction en vers de quatorze pieds. Un petit délice pour l'esprit.

J'abonde dans ton sens, Gustave. Tu le sais certainement puisque ça circule librement sur la Noble Bouffarde, c'est un secret de Polichinelle, je suis écrivain. Je dis ouvertement sur toutes les tribunes auxquelles j'ai accès, que je suis contre le pilonnage, tout comme contre un interdit de publication, fut-ce l'oeuvre du fureur/führer. Quand on veut un livre, tous les moyens sont bons. Plusieurs pays ont en effet interdit une nouvelle édition de ce «livre maudit». Pourtant, je voyais passer une information la semaine dernière, à l'effet que ce livre serait un succès planétaire sous la manche, en cyber-livre.
Je maintiens (et c'est sans doute en cela que je te rejoins), que la meilleure critique, la meilleure façon d'éliminer un livre qui ne vaut pas le coup, c'est encore de laisser faire l'Histoire. Elle saura bien éliminer via le temps ce qu'on devrait oublier.
J'ai 26 livres publiés à mon actif et bien que j'aimerais, je suis loin, très loin de croire que l'un d'entre eux passe à l'Histoire. C'est le temps et lui seul qui décidera si j'aurai été à la hauteur.