PETERSON - Nightcap

Alors ce Peterson Nightcap ?

En allant chercher du 1637 en civette et n'ayant trouvé qu'une seule blague sur les deux recherchées, j'ai jeté mon dévolu sur ce Peterson, ayant l'envie d'élargir ma vision anglaise (Yes it is !)

J'en suis à mon troisième bol ce matin ( ) après un premier essais infructueux la semaine dernière.

Je n'ai pas connu l'ancien, donc pas d'a priori et pas de souvenirs déçus.

Premier test :
Dans une bruyère, foyer large.
A l'ouverture de boite, une bonne odeur de mélange anglais, un peu piquante mais pas trop.
Un peu de séchage et le tabac se bourre facilement.
L'allumage est aisé, la fumée dense et blanc crème. Par rapport au 965, précédemment fumé, il me parait plus plat et moins complexe. Je sens son côté fumé mais pas celui du cuir. Feuilles et brindilles en combustion en somme.
La fumée est douce en bouche, c'est agréable mais le côté muscé me manque un peu.
A mi bol c'est la piqure du périque qui s'annonce. Ah zut, pas trop mon truc.
Le côté fumé s'estompe peu à peu et il ne me reste que le poivre, le poivre et le poivre.
La charge nicotinique n'apparait qu'en fin de bol, plutôt moyenne, ouf.
Je ne finis pas les derniers brins, le plaisir a fait place à un ennui piquant.


C'est un peu décevant, j'ai la velleité de proposer la boite à la revente. Je me tâte et me laisse le weekend pour rélfexion. Les lectures ici où là ajoute à la perplexité, est-ce le même tabac que celui que les érudits transcrivent ??

Deuxième test :

Ce matin, en travaillant, Viking bol bruyère, filtre en chenillette, séchage un peu plus poussé.

Toujours cet allumage facile et cette fumée douce qui s'élève dans la pièce. J'ouvre les fenêtres, l'odeur en chambre semble assez tenace et je n'aime pas vivre dans un cendrier froid.
Cette fois, je le sens le latakia, ce côté anglais que je n'avais paas ressenti. Ce n'est pas la multiplicité des goûts du 965 mais je retrouve des accents de Chacom 5, en moins civilisé toute fois.
C'est bon, c'est boisé, charbonneux. Le bol se finit sans attaque du périque (allons bon !) La tenue du ressenti est constante et ne bouge pas beaucoup.

Au diable les usages   Je vide les cendres superficielles, change le filtre et je rebourre direct avec le restant de tabac séché mis de côté. Le voyage se poursuit, toujours dans un four à charbon. Je m'étonne de de pas être couvert de suie, le visage noir et les ongles marqués par cette avalanche de carbone.
C'est décidemment une belle découverte. Pas un all-day c'est certain, ça reste fort. Je m'étonne que certains le considère comme un tabac d'avant couché. Je le crois plus fait pour réveiller un mort.
Une envie de rasades d'Ardberg me traverse l'esprit (non, pas à 10h00 du mat', faut pas...)
La gorge commence à gratter un peu et la nicotine m'envahit doucement.
Il reste quelques miettes sur ma table...
Façon Staline, je fourre ces miettes dans le fourneau directement.
Et c'est reparti, pas pour un tour, mais pour continuer l'expérience.
Un côté salé me vient en bouche, tiens donc... On arrive presque sur du Mississippi Mud, une évocation de Mississippi Mud. Mais où est parti ce satané périque ?
Je rêvasse et j'arrête mon travail. Il faut que j'écrive une revue, maintenant.

J'arrive en fin de bol, je n'ai rallumé que 3 ou 4 fois en tout sur tout ce parcours, pas de glouglou, pas de malaise.
Il faudra que je tente de rajouter un peu d'oriental pour voir, il me semble qu'on pourrait décemment l'améliorer encore. Plus question de revente.

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

Ernie a écrit: Je m'étonne que certains le considère comme un tabac d'avant couché. Je le crois plus fait pour réveiller un mort.

La logique de la gamme Dunhill était de proposer un tabac pour chaque heure de la journée, en commençant par le plus doux (l'early morning, pour eux) en corsant peu à peu les choses, en terminant par le plus fort : le night cap.

C'est amusant, j'aurai fait l'inverse si on m'avait demandé mon avis  

En tour cas, j'ai testé l'ajout d'Oriental (McConnell) et c'est une réussite !

Monsieur De Mesmaeker a écrit:

Ernie a écrit:C'est amusant, j'aurai fait l'inverse si on m'avait demandé mon avis

C'est parce que tu es fabriqué à l'envers  

Pour ma part, ça me semble logique de commencer par un tabac un peu léger, mais bon, chacun voit midi à sa porte ...

J'avais oublié un peu mon jugement. Je fais demi-tour ce soir.

C'est vraiment un tabac spécial. Je ne l'avais pas fumé depuis longtemps et je me pose la question de ce que j'y sens maintenant que ma culture des mélanges anglais et apparentés s'est affinée.
Il n'est pas dominé par le latakia, en fait. Les orientaux sont là mais contrariés par le périque et le tout change, évolue, se dérobe, revient. C'est doux-fort. C'est du cuir qui brûle, du zan qui ne donne jamais sa pleine force, un feu de bois de poivrier, une flambée de tourbe dans une hutte de sudation, une fumée presque grasse, qui colle.
Le tabac parfait pour laisser son esprit divaguer quand la nuit tombe et enveloppe nos sens dans une douce torpeur onirique.
Je sens que je vais m'endormir la pipe à la bouche...